>>Les pailles végétales prennent leur envol
>>Au Vietnam, les starts-up écolos ont le vent en poupe
Le ferme écologique luxuriante Hon Mu. |
Photo : Dân Viêt/CVN |
Quatre années passées dans une grande ville auront suffi à convaincre Lê Xuân Hà de se détourner d’un mode de vie générateur de stress. C’est en 2013 que notre jeune homme a fait le choix du retour à la terre…
Il s’est alors bravement attelé à transformer les 10 hectares de collines dénudées que possédaient ses parents en une ferme écologique luxuriante, baptisée Hon Mu, du nom de la plus haute colline de Xuân Thành. Tous les jours, il reboise les hauteurs environnantes avec des acacias et différentes espèces de bambou, pendant que sa femme et sa mère s’occupent des bêtes. Voilà pour la famille. Pour le reste, Lê Xuân Hà a su faire de son projet un projet fédérateur, et à mesure que le temps passe, son ferme prend des allures de phalanstère…
"Personne ne peut vivre seul", nous dit-il. "C’est pour ça que j’essaie de créer un petit village tout autour du ferme. J’ai construit une maison, j’ai fait un potager… La finalité de tout ça, c’est de pouvoir vivre en autarcie. Et apparemment, il y a pas mal de personnes qui sont prêtes à me suivre…"
Lê Xuân Hà a l’habitude de commencer ses journées de la plus bucolique des façons : en jouant de la flûte au bord du ruisseau, tout en regardant ses deux enfants (7 et 5 ans) attraper de petites crevettes d’eau douce… De quoi faire des envieux…
Envie pour envie, ils sont de plus en plus nombreux à y succomber et à venir faire un petit tour à Hon Mu, qui à défaut d’être une destination touristique patentée, offre la garantie d’un retour, même temporaire, à la nature. Sur place, on peut apprendre à construire des cabanes en bambou, à élever des animaux, à cultiver un potager… On peut aussi y trouver des produits artisanaux de toute beauté : Lê Xuân Hà a en effet décidé d’installer un atelier de vannerie artisanale, histoire d’améliorer son ordinaire tout en faisant la promotion d’un style de vie résolument écologique, comme nous l’explique Lê Thi Ung, son épouse...
"Avec du bambou et un peu de savoir-faire, on peut faire des choses formidables ! Et en plus, ça se vend bien, toutes ces petites choses-là", nous confie-t-elle.
Des pailles à boire en bambou. |
Photo : Zing/CVN |
"Ça se vend bien…" Très bien, en fait… Certains produits sont mêmes exportés. C’est notamment le cas des pailles à boire en bambou, qui sont l’une des grandes spécialités de Hon Mu, et qui partent régulièrement vers la France, l’Allemagne ou le Japon. À raison de 50 à 100 mille pailles par mois, Lê Xuân Hà peut compter sur un revenu de 50 millions de dôngs, soit environ 2.200 euros. Si l’on ajoute à cela que ces fameuses pailles ont été inscrites sur la liste des produits du terroir du district de Thuong Xuân, on comprend que l’on a affaire à un produit phare. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Vi Nguyên Huynh, le chef adjoint du bureau de l’Agriculture du district.
"C’est un produit qui a un vrai potentiel, qui est écologique et qui permet de contrer efficacement l’utilisation par trop abusive du plastique", constate ce dernier.
Ce retour à la terre, Lê Xuân Hà l’assume parfaitement aujourd’hui. C’est pour lui et les siens un nouveau style de vie, résolument écologique. Un style de vie qui - gageons-le - ne devrait pas tarder à faire des émules, et qui en fait déjà, du reste…