Tourisme et gastronomie, duo incontournable du Vietnam

La cuisine est un aspect incontournable de la vie des Vietnamiens. C’est pourquoi il est important de valoriser leur culture gastronomique, dans l’optique d’accroître l’attractivité touristique du pays mais également de promouvoir son image.

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Le bun ca (soupe au poisson), un plat très connu du Vietnam.

L’Association vietnamienne du tourisme en partenariat avec l’Association du patrimoine culturel du Vietnam a récemment organisé à Hanoï un forum intitulé "Préserver et développer la cuisine traditionnelle du Vietnam". Il s’agit d’un forum dans le cadre de la Foire internationale du tourisme du Vietnam 2018. La gastronomie vietnamienne est considérée comme une position de force du tourisme du pays.
Selon le vice-président de l’Association vietnamienne du tourisme, Vu Thê Binh, le secteur s’intéresse de près à porter la gastronomie comme étendard touristique du Vietnam.
Plusieurs chefs d’État se sont rendus au Vietnam et ont goûté différents plats typiques du pays. Cela a contribué à la promotion de la cuisine vietnamienne ainsi qu’à la valorisation de l’image du pays et de son peuple.
"La gastronomie est l’un des points forts du Vietnam pour attirer les touristes étrangers. Dans ce contexte, il est temps que le Vietnam soit déterminé à devenir un label de la cuisine du monde", une idée soutenue par Philip Kotler, professeur et conseiller marketing de renommée internationale.
Les touristes étrangers, c’est bien connu, raffolent de la cuisine vietnamienne. Les mets vietnamiens figurent d’ailleurs dans la liste des meilleurs plats d’Asie et du monde sur le fameux site web lonelyplanet.com, spécialisé dans les guides de voyages. Le site répertorie également les cours de cuisine de Hôi An dans son top 10 en la matière. Les restaurants et autres festivals gastronomiques du Vietnam à l’étranger attirent de plus en plus de monde, et le nombre de touristes étrangers venant au Vietnam pour apprendre à cuisiner a également vu son nombre augmenter.
"J'aime énormément les plats comme le pho, le bun cha de Hanoï (hachis de porc grillé servi avec des vermicelles), le bun thang (bouillon de poulet au vermicelle servi chaud),
le bun ca (soupe au poisson), le banh da cua (galette soufflée de crabe) de Hai Phong, le com chay (gratin de riz) de Ninh Binh, le miên luon (vermicelle à l’anguille des marais) de Nghê An, le bun bo (bœuf sauté façon Huê servi avec des vermicelles) de Huê, le mi Quang (les nouilles Quang) ou encore le pho sec de Gia Lai…, a partagé un visiteur étranger. Il s’agit des spécialités culinaires les plus connues du Vietnam. Il n’est pas difficile de trouver des marchands ambulants de ces plats. À mon avis, ces plat sont particulièrement appréciés en raison de leur saveur exceptionnelle".
Préserver la gastronomie vietnamienne
Aujourd’hui, le pays comprend environ 50.000 chefs cuisiniers prêts à préserver et développer la cuisine traditionnelle du Vietnam. Récemment, l’Association vietnamienne du tourisme a fondé celle des chefs cuisiniers du Vietnam visant à coopérer, soutenir, former et relever le niveau professionnel du contingent des chefs cuisiniers du pays. Ladite association va également procéder à construire des critères de qualité des plats et un classement des chefs cuisiniers vietnamiens.
Selon l’association, la mondialisation est une tendance inévitable. En détail, dans le secteur de la gastronomie, des plats à provenance étrangère à savoir chinois, japonais ou encore européens, sont de plus en plus prisés au Vietnam. Cela montre que des plats traditionnels notamment originaires des minorités ethniques risquent fort de disparaître peu à peu. C’est la raison pour laquelle le Centre de recherche, de préservation et de développement de la gastronomie du Vietnam a été fondé.

Le banh chung est devenu un symbole de la cuisine vietnamienne et représente la quintessence de la gastronomie du pays.

Le but de ce centre est de mettre l’accent sur la préservation des plats anciens et traditionnels en élaborant et réunissant des informations sur les plats et breuvages d’autrefois afin de pouvoir les reconstituer. En outre, il aide à la connexion entre les groupes et les grandes entreprises pour présenter et promouvoir des produits et des services de qualité. La création du Centre de recherche, de préservation et de développement de la gastronomie du Vietnam aide en somme à préserver, développer et promouvoir les spécialités du Vietnam.
De plus, l’Association vietnamienne du tourisme prévoit également le déploiement d’un projet intitulé: "Construire une zone de préservation de la gastronomie traditionnelle et honorer l’ancêtre des chefs cuisiniers du Vietnam" afin de promouvoir la quintessence de la gastronomie du Vietnam.
En effet, selon une ancienne légende remontant au premier millénaire avant l'ère chrétienne, au temps des rois Hùng fondateurs du premier État vietnamien, le banh chung fut inventé par Lang Liêu, vainqueur d'un concours organisé par son père, le roi Hùng Vương VI, où il était dit que le prince qui offrirait le meilleur plat serait le prochain roi. Ainsi, ce fut Lang Liêu qui monta sur le trône car le banh chung, dont la forme symbolise la Terre (que l'on croyait jadis carrée) contient du riz (nourriture principale), des haricots mungo (symbolisant le végétal) et de la viande (symbolisant les animaux); de plus, le banh dày (une variante de cette spécialité) symbolise, quant à lui, le Ciel.
Au fil du temps, ces deux plats sont devenus un symbole de la cuisine vietnamienne et représente la quintessence de la gastronomie du pays. C’est pourquoi Lang Liêu est ainsi connu comme étant l’ancêtre des chefs cuisiniers du Vietnam.
"Nombreux sont les touristes étrangers qui qualifient le Vietnam de +paradis de la gastronomie+ et je dois dire que c’est également mon cas! J’habite au Vietnam depuis sept ans. Je suis marié à une femme vietnamienne depuis deux ans. J’ai donc eu l’opportunité, et la chance, de goûter à plusieurs reprises à toutes sortes de plats traditionnels à l’occasion du Têt comme le bánh chung, banh dày, le gio lua (mortadelle vietnamienne) et le nem ran ou encore le xôi gâc (riz gluant au fruit gâc). Quel délice!", a partagé, souriant, un expatrié étranger vivant au Vietnam.

Texte et photos: Thu Huong/CVN

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