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Le Belge Tim Merlier, en blanc au centre, remporte le sprint massif à l'arrivée de la 3e étape du Tour de France, le 7 juillet à Dunkerque. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Longtemps, la journée a été tellement calme, sans échappée, sans attaque ni rien de saillant, que le jury du Prix de la combativité a fini, exceptionnellement, par ne désigner aucun lauréat.
Ce faux-rythme face au vent, après deux premières étapes agitées, laissait en réalité craindre le pire car, comme souvent dans ces cas-là, les chutes ont pris le relais avec des coureurs subitement déchaînés à l'approche du final.
"Tout le monde était frais à la fin et beaucoup voyaient l'opportunité de gagner", a résumé le maillot jaune Mathieu van der Poel, "heureux d'être resté sur (s)on vélo", mais "dégoûté" pour son coéquipier Philipsen, victime d'une fracture à la clavicule droite et à au moins une côte.
Le Belge, qui portait le maillot vert, a été fauché par Bryan Coquard, qui avait lui-même été déséquilibré par Laurenz Rex, à l'approche du sprint intermédiaire situé à environ 60 km du but.
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Le coureur belge Jordi Meeus au sol après une des nombreuses chutes ayant émaillé la 3e étape du Tour de France, le 7 juillet entre Valenciennes et Dunkerque. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Chutant à haute vitesse sur le haut du dos, le sprinteur d'Alpecin, qui avait été le premier maillot jaune après sa victoire samedi à Lille, "subira rapidement une opération à l'hôpital de Herentals", en Belgique, a indiqué son équipe Alpecin.
"Faire abandonner le maillot vert ne fait pas plaisir, a de son côté expliqué Coquard, très ému à l'arrivée. Je tiens à m'excuser auprès de Philipsen et Alpecin même si ce n'était évidemment pas volontaire. Je ne suis pas un mauvais bougre."
"Pression maximale"
Le sprinteur de la Cofidis ne savait "même pas vraiment ce qui s'était passé", juste qu'il avait été déséquilibré. Il a ensuite lui-même été impliqué dans une violente chute dans le dernier kilomètre en compagnie d'Arnaud De Lie et de Paul Penhoët qui a franchi la ligne à pied, mais indemne.
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Jaspoer Philipsen avec le maillot vert (2e à gauche), juste devant le maillot jaune Mathieu van der Poel après le départ de la 3e étape du Tour de France entre Valenciennes et Dunkerque, le 7 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelques secondes plus tôt, c'est le Belge Jordi Meeus, vainqueur du sprint sur les Champs-Elysées l'an dernier, qui a tapé le sol, entraînant Remco Evenepoel.
Le double champion olympique s'en est tiré sans grands dommages, selon l'encadrement de Soudal Quick-Step. Emilien Jeannière a lui aussi chuté très lourdement et souffre d'un traumatisme facial.
"On a couru en enfer aujourd'hui", a réagi le sprinteur érythréen Biniam Girmay, très marqué après sa sixième place à l'arrivée. "À chaque fois que j'entendais un crash derrière moi, j'avais le cœur qui montait à 300 pulsations par minute. Ça allait tellement vite. À un moment, j'ai même pensé arrêter. C'était super dur".
Les chutes sont le pain quotidien des coureurs depuis toujours, mais semblent prendre une tournure plus violente.
Les vitesses de plus en plus folles, la pression du résultat sur la plus grande course du monde, les aménagements urbains de plus en plus fournis et l'agressivité décuplée des coureurs figurent parmi les raisons souvent invoquées.
"Sur le Tour, la pression est maximale, toutes les équipes veulent gagner", a souligné Tim Merlier.
"Pas meilleur que Merlier dans le chaos"
"À l'arrivée, abondait Anthony Turgis, même des coureurs qui ne sprintent pas d'habitude voulaient participer parce que c'était l'activité de la journée, entre guillemets. Ensuite, ça cherche l'abri à tout prix pour aller le plus vite possible parce qu'il y a vent de face. Donc ça se rabat les uns sur les autres et ça ne passe pas..."
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Le nouveau maillot vert, l'Italien Jonathan Milan, sur le podium du Tour de France à l'arrivée de la 3e étape, le 7 juillet à Dunkerque. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans tout cela, la victoire de Tim Merlier est presque passée inaperçue alors que le Belge, privé de coéquipiers, a été impressionnant pour se débrouiller seul et coiffer l'Italien Jonathan Milan à la photo finish.
"Il n'y a pas meilleur que lui dans le chaos, il a beaucoup d'expérience et sait trouver son chemin dans la tourmente", l'a félicité son directeur sportif Tom Steels. C'est, après 2021, la deuxième victoire dans le le Tour pour le coureur de Soudal Quick-Step âgé de 31 ans.
"Aujourd'hui la priorité était de rester debout. J'ai dû fournir énormément d'efforts pour revenir. Heureusement, il me restait encore un peu d'énergie pour gagner", a déclaré le Belge, après sa 11e victoire de la saison.
Seul Tadej Pogacar, parvenu à traverser sans encombres le champ de mines de Dunkerque lundi 7 juillet tout comme Jonas Vingegaard, a gagné autant de courses cette année.
AFP/VNA/CVN