Tour de France : chamaille aux Verts

Populaire mais "polluant", le Tour de France ? Le mot lancé par Grégory Doucet, le nouveau maire écologiste de Lyon, a fait débat mais témoigne d'une question qui anime le peloton, arrivé samedi 12 septembre dans la capitale des Gaules.

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Le peloton entre Clermont-Ferrand et Lyon lors de la 14e étape du Tour de France, le 12 septembre 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au carrefour de ces deux adjectifs passe la caravane publicitaire, éreintée par l'élu lyonnais. "Tous les petits objets, les goodies, les machins qui sont jetés par la caravane doivent maintenant être repensés pour être durables ou ne pas être jetés du tout", a jugé l'édile dans les colonnes du quotidien régional Le Progrès.

Les marques, sensibles à la polémique récurrente, tentent d'améliorer leur image.

La tribune "contre la pollution plastique du Tour de France", publiée l'an passé par le député François-Michel Lambert, ex-Europe Écologie les Verts (EELV) et aujourd'hui rattaché au groupe Libertés et territoires à l'Assemblée, a fait bouger quelques lignes. Et, ironie du sort, l'élu s'est retrouvé à soutenir cette semaine le Tour contre ses anciens camarades.

"L'histoire est en marche"

Leclerc, principale entreprise de la caravane version COVID (11 des 100 véhicules), a opté pour des emballages 100% recyclables pour les échantillons - surtout alimentaires - distribués. Cochonou incite à rapporter ses emballages en supermarché, en offrant 1€ de bon de réduction, en échange de la présentation d'un sachet vide.

Des avancées ont également eu lieu sur la problématique de l'empreinte carbone, soulignée par le maire de Lyon: quatre des véhicules de Leclerc dans la caravane sont des hybrides et Enedis a recours à trois voitures électriques.

"L'histoire est en marche, on fait des essais. Ça va évoluer", assure le directeur de la communication d'ASO, Philippe Sudres.

Les essais cette année, ce sont des véhicules de course électriques, testés sur trois étapes. Une première expérimentation a déjà eu lieu sur la 5e avec plusieurs voitures rouges, dont la N°1 de Christian Prudhomme, le directeur de la course, sans moteur thermique. D'autres doivent avoir lieu sur les deux dernières.

Aujourd'hui, ces 27 automobiles sont hybrides mais ne représentent qu'une goutte d'eau parmi tous les véhicules prenant part à la Grande boucle, entre ceux des équipes, des partenaires et des médias.

D'ordinaire, ce sont d'ailleurs ces derniers qui comptent pour la plus grande part de véhicules, un "gros tiers" selon Philippe Sudres.

Le contexte sanitaire fait que le dispositif est très réduit cette année, France Télévisions a fait une croix sur les plateaux itinérants comme Eurosport. Ce qui soustrait un certain nombre de camions.

Les amendes augmentées

Le peloton entre Clermont-Ferrand et Lyon lors de la 14e étape du Tour de France, le 12 septembre 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le changement, je ne le vois pas encore. Clairement, on a des progrès à faire", juge pourtant Jean-Christophe Péraud, 2e du Tour 2014. "Dans la pédagogie vis-à-vis des athlètes aussi, pointe-t-il. J'ai été dans cette situation et je n'ai pas toujours été parfait".

Les coureurs sont aussi concernés par la question écologique. Les zones de collecte, où ils peuvent se décharger de leurs déchets en course, ont été doublées cette année. Il y en a six par étapes, pour un total de 126 sur le Tour.

Faute de respect scrupuleux de celles-ci, les commissaires de l'UCI ont augmenté à partir de jeudi 10 septembre l'amende de 200 à 500 francs suisses (de 186 à 464 euros) pour ceux qui videraient leurs poches ailleurs. Le Français Romain Sicard a été le premier à en faire les frais vendredi 11 septembre.

Et à moto, derrière le peloton samedi, des emballages volaient au ras de la route, pas toujours aux localisations des zones de collecte.

"Il y aura forcément quelques individus qui, en pleine action, ne penseront pas à avoir le bon geste", estime le jeune retraité du peloton Sylvain Chavanel, qui a disputé sa 18e et dernière Grande boucle il y a deux ans.

"Mon premier Tour de France était en 2001, ça a évolué depuis. La mentalité en général, pas seulement des coureurs. La nouvelle génération est éduquée dans ce sens, est sensible à ça", assure le triple vainqueur d'étapes sur le Tour.

"Ca rentre dans les moeurs, confirme le sprinteur Bryan Coquard. Dans la mentalité du peloton comme dans la société. Ca progresse. Certains voudraient que ça progresse plus vite. Mais il y a des choses de faites".


AFP/VNA/CVN

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