Ravagé par les incendies, l'Ouest américain attend une météo plus clémente

Plus de 20.000 pompiers luttaient vendredi 11 septembre contre les flammes qui ravagent l'Ouest des États-Unis, où les secours comptaient sur une météo plus fraîche et humide pour leur offrir un peu de répit ce week-end.

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Les ruines d'une école primaire partie en fumée après le passage de l'incendie Santiam, à Gates, dans l'Oregon, le 10 septembre.

Alimentés depuis des jours par une sécheresse chronique et des vents violents, les feux disséminés de la frontière du Canada à celle du Mexique signaient de tristes records.

Au total, seize victimes ont été recensées cette semaine mais il était impossible d'évaluer l'étendue réelle des destructions, de vastes régions étant encore inaccessibles.

"Nous nous attendons à ce que le nombre (de morts) puisse s'alourdir au fur et à mesure que nous revenons dans des zones ravagées par les flammes", a ainsi prévenu le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, après s'être rendu dans les vestiges fumants d'une forêt calcinée du Nord de l'État.

C'est là, dans le comté de Butte, encore traumatisé par le souvenir des incendies de novembre 2018 qui avaient fait 86 morts et réduit en cendres la ville de Paradise, qu'au moins dix personnes ont péri dans les flammes cette semaine, selon le dernier bilan des secours.

Dans le nord-ouest de la Californie, l'incendie baptisé August Complex Fire, assemblage de 37 feux qui ont touché la forêt de Mendocino à partir du 17 août, est officiellement devenu le plus étendu de l'histoire dans cet État, avec plus de 300.000 hectares brûlés.

Ces feux ont été favorisés par des températures élevées et une atmosphère très sèche mais le gouverneur Newsom s'est félicité que la météo "commence à coopérer", avec une chute du vent et quelques précipitations attendues dans les jours à venir .

Deux autres personnes ont trouvé la mort dans un autre incendie qui ravage depuis plusieurs jours une zone isolée proche de l'Oregon, plus au nord, a déclaré une porte-parole des pompiers de Californie.

Dans l'Oregon aussi, les autorités attendaient avec espoir une météo plus propice. "Nous tablons sur un air plus frais et de l'humidité dans les jours à venir, ce qui est vraiment une bonne nouvelle", s'est réjouie la gouverneure Kate Brown, apportant des précisions sur les évacuations en cours dans son État.

Si les zones menacées par les dizaines d'incendies en cours concernent bien 500.000 habitants au total, un peu plus de 40.000 personnes avaient effectivement été évacuées vendredi 11 septembre à la mi-journée, a précisé Kate Brown.

En fonction du degré de danger, les consignes d'évacuation vont de la préparation des biens et documents indispensables au départ immédiat.

Au total, plus de 400.000 hectares ont été parcourus par les flammes dan l'Oregon, où trois morts ont été recensés par les secours, qui sont sans nouvelles de dizaines d'autres personnes.

Évacuer ou pas ?

Cartes de localisation des incendies dans l'Ouest des États-Unis et autour de San Francisco, au 10 septembre.

"J'aimerais que les incendies de 2020 ne soient qu'une anomalie, des épisodes uniques. Malheureusement, ils ne sont que précurseurs de l'avenir", a déploré Kate Brown.

Elle a souligné qu'en l'espace de seulement trois jours, les flammes avaient consumé 360.000 hectares, le double de la végétation qui brûle en moyenne en une année complète. "Nous voyons les effets dévastateurs du changement climatique dans l'Oregon, sur toute la côte ouest, et à travers le monde", a-t-elle insisté.

"Je suis un peu fatigué d'être obligé de débattre de ce sujet", a renchéri Gavin Newsom. "C'est une fichue urgence climatique, c'est bien réel et ça se déroule en ce moment", a insisté le gouverneur de Californie, où plus de 1,2 million d'hectares sont déjà partis en fumée cette année.

La saison des incendies, qui se prolonge fréquemment jusqu'en novembre, est pourtant encore loin d'être encore terminée.

Les évacuations précipitées provoquent des situations parfois rocambolesques. À seulement 14 ans, Ruben Navarrete a dû prendre le volant pour la première fois de sa vie, filant en pleine nuit sur une petite route de montagne en Californie pour échapper aux flammes.

Des voisins de Ruben ont préféré refuser l'évacuation et rester dans leur réserve indienne proche de Fresno, comme James Hancock, 52 ans, et son épouse.

"Je suis ici depuis toujours et je ne bougerai pas", a lancé James, même s'il est privé d'électricité et d'eau par les incendies voisins. "Les ancêtres n'avaient rien de tout ça et ils se portaient bien", a-t-il insisté.


AFP/VNA/CVN

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