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Un pompier combat l'incendie Bobcat Fire près de Monrovia (Californie), le 11 septembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour les autorités locales comme pour de nombreux experts, l'ampleur de ces feux de forêt, qui s'étendent du Canada au Mexique, est indubitablement liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes. C'est aussi l'avis de Joe Biden, adversaire démocrate du président Trump dans l'élection présidentielle de novembre, qui a dénoncé samedi 12 septembre "une menace existentielle".
Et il a pris à partie Donald Trump, climato-sceptique notoire. "Le président Trump peut chercher à nier la réalité, mais les faits sont indéniables. Nous devons absolument agir pour éviter un avenir marqué par un déluge sans fin de tragédies, comme celle subie par les familles américaines dans l'Ouest aujourd'hui", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Au moment même où Joe Biden s'exprimait, la Maison Blanche annonçait que "le président Donald Trump se rendra en Californie lundi 14 septembre où il sera informé de la situation des incendies dans l'État".
M. Trump doit rencontrer des responsables des services d'urgence, en première ligne pour combattre des feux qui ont déjà calciné 1,2 million d'hectares en Californie cette année, un record. Si l'on ajoute la végétation brûlée dans l'Oregon et l'État de Washington, les incendies de forêt ont consumé plus de deux millions d'hectares, alors que la saison des feux ne s'achève en théorie qu'en novembre.
Avec Portland, les villes de San Francisco et Seattle figuraient parmi celles ayant le taux de pollution les plus élevés du monde samedi 12 septembre, selon le classement établi par la société IQAir.
Patrouilles
Carte de la côte ouest des États-Unis montrant les feux actifs et les zones brûlées depuis le 1er janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur place, les autorités se préparaient au pire une fois que les secours auront pu retourner dans des zones encore inaccessibles.
Au total, au moins 19 victimes ont été recensées cette semaine dans les trois États de la côte ouest touchés, mais il était encore impossible d'évaluer l'étendue réelle des destructions.
Plus de 400.000 ha sont partis en cendres dans l'Oregon, où sept morts ont été recensés cette semaine, selon le dernier décompte réalisé samedi 12 septembre par l'AFP. Les secours sont sans nouvelles de dizaines d'autres personnes.
Les zones menacées concernent 500.000 habitants au total dans cet État, et un peu plus de 40.000 personnes avaient effectivement été évacuées vendredi à la mi-journée.
Une quinzaine de familles originaires de la petite ville d'Estacada, évacuée en début de semaine, ont ainsi trouvé refuge sur le parking d'une université à Gresham (20 km à l'est de Portland).
Abrités dans des camping-cars, des caravanes ou des tentes, ils passent le temps en discutant autour de barbecues. "Nous sommes partis mardi 15 septembre, et nous avons été évacués quatre fois au gré de la progression du feu et de la fumée", explique à l'AFP Bill, 49 ans, qui a fui avec son épouse, ses quatre filles, son chien et ses cochons d'Inde.
Il a beau avoir emporté "tout ce qu'il faut", il dit avoir hâte de rentrer pour voir si sa maison et celles des voisins sont toujours debout.
Les ruines d'une école primaire partie en fumée après le passage de l'incendie Santiam, à Gates, dans l'Oregon, le 10 septembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Peu avant d'évacuer, Joy, 56 ans, assure avoir vu "un oiseau en train de voler et tomber soudainement". "J'ai dit, +ça tue les créatures de Dieu, je ne veux pas mourir moi aussi+. Alors on est partis", lance-t-elle.
Samedi, de nombreux habitants étaient retournés à Estacada, où le danger ne semblait plus imminent, mais une épaisse fumée planait toujours sur la ville et les rues étaient quasiment désertes, a constaté une équipe de l'AFP.
Quelques riverains, parfois lourdement armés, patrouillaient à la recherche d'intrus, alarmés par des informations, non confirmées, faisant état de pillages dans des zones évacuées.
Rumeurs
Des rumeurs, formellement démenties depuis lors par les autorités locales d'Oregon, ont également affirmé que des groupes de militants antifascistes, qui manifestent depuis fin mai à Portland contre les brutalités policières, seraient à l'origine de certains incendies.
Facebook a annoncé samedi 12 septembre avoir retiré ces "fausses allégations", qui gênent l'action de la police et des pompiers en détournant leurs moyens de la lutte contre les incendies.
Dans la Californie voisine, le bilan de la semaine est passé samedi 12 septembre à onze victimes des flammes, dont neuf dans le seul comté de Butte, encore traumatisé par le souvenir des incendies de novembre 2018 qui avaient fait 86 morts et réduit en cendres la ville de Paradise.
Des équipes d'urgence du comté de Jackson observent des décombres alors qu'une personne âgée est recherchée après le passage du feu, à Ashland, dans l'Oregon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Huit personnes avaient déjà trouvé la mort dans les incendies en août.
Seule bonne nouvelle du jour : ce que les secours avaient initialement pris pour une victime n'était en réalité qu'un squelette de laboratoire carbonisé, en résine.