Tour de France : au Danemark, le vélo dans l'ADN

Impatiente d'accueillir le départ vendredi 1er juillet du Tour de France, Copenhague y voit l'occasion de promouvoir sa profonde culture du vélo : ici comme dans de nombreuses villes danoises, les bicyclettes s'imposent face aux voitures.

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Le patron du Tour de France, Christian Prudhomme, s'offre un selfie lors de l'inauguration du centre de presse à Copenhague, le 28 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Au Danemark et à Copenhague, faire du vélo c'est plus qu'un mode de transport d'un point A à un point B, c'est une partie de notre ADN", assure la maire de la ville, Sophie Haestorp. "L'an dernier, nous accueillions l'Euro en football et ça été une énorme fête, tout le monde était dehors. Et je pense que ça va être encore plus grand, sauf que maintenant ça va être en jaune et pas seulement en rouge et blanc", savoure l'élue.

Les rues de Copenhague sont parées des couleurs du Tour, dans une ville qui revendique le titre de capitale mondiale de la petite reine. Ici, tout est fait pour le vélo - il y en a d'ailleurs cinq fois plus que de voitures. Plus de 100 millions d'euros ont été investis depuis une quinzaine d'années pour faciliter les déplacements à deux roues, avec 12 "autoroutes" exclusivement consacrées aux cyclistes et cinq ponts dédiés.

"Beaucoup de monde au Danemark prend ses responsabilités, pour sa propre santé mais aussi pour le climat. C'est pour cela qu'on fait du vélo", explique le président de la Fédération des Cyclistes danois, Jens Peter Hansen. Près de 15% des déplacements journaliers des 5,8 millions de Danois se font en vélo.

"C'est la mentalité danoise. On aime être indépendant", ajoute M. Hansen, qui ne rechigne pas à réaliser jusqu'à une petite centaine de kilomètres pour éviter la voiture. "C'est un petit pays, les distances ne sont pas importantes, il n'y a pas de montagne donc j'imagine que c'est pour ça que les gens trouvent que le vélo est un bon moyen de transport", dit-il.

Polémique

Pour les autorités, les bienfaits socio-économiques du cyclisme sont exceptionnels. Dans la capitale, elles estiment épargner grâce à lui un million de journées d'arrêt de travail et réaliser un milliard de couronnes (plus de 130 millions d'euros) d'économies annuellement. D'après les chiffres de l'organisme de promotion l'Ambassade du vélo, la morbidité des adultes qui utilisent quotidiennement leur vélo est inférieure de 30% à celle des non-cyclistes.

Pourtant, les Danois font moins de vélo qu'il y a 20 ans, une tendance que les autorités espèrent renverser grâce au Tour. "Je pense que c'est tellement inspirant d'avoir chez nous la plus grande course cycliste (...) quand ils voient les coureurs professionnels, les jeunes enfants veulent aussi enfourcher leur vélo", dit Sophie Haerstorp.

Jamais la Grande Boucle n'était partie aussi au nord. Une récompense aussi pour la passion danoise pour la Grande Boucle, suivie assidûment chaque mois de juillet. "Ça va être une très grande fête", se réjouit Christian, un cycliste de 31 ans. Le départ intervient alors que la conscience cycliste des Danois vient d'être piquée au vif par l'ancienne ambassadrice américaine dans le pays.

"Au Danemark, la classe moyenne n'a pas les moyens d'avoir une voiture. Ils ont un vélo et prennent le train pour les longs trajets", avait lancé l'ex-diplomate Carla Sands sur Twitter début juin. Pourtant, dans ce pays considéré comme le plus "durable" du monde par l'Index de performance environnementale, le cyclisme quotidien n'a rien à voir donc avec le salaire moyen. Avec près de 6.000 euros mensuel, le Danemark est parmi les plus riches au monde selon l'OCDE.

"À chaque fois que j'y pense, je commence à rigoler. C'est complètement dingue", s'amuse M. Hansen. "Nous sommes très fiers de notre culture du vélo". Outre un contre-la-montre à Copenhague, la 109e édition de la compétition parcourra 374 kilomètres au Danemark, avec deux autres étapes.


AFP/VNA/CVN

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