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Toshiba s'engage à payer 3,68 milliards de dollars dans un chantier Westinghouse. Ci-contre le logo Toshiba au siège du conglomérat japonais à Tokyo, le 15 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Toshiba s'est engagé à payer cette somme, qui ne pourra pas être relevée, entre octobre prochain et janvier 2021, alors que les travaux ne sont pas achevés.
Selon l'exploitant de la centrale Vogtle dans l'État de Géorgie, l'accord avec Toshiba doit permettre de poursuivre la construction de deux tranches qui ne sont encore qu'à moitié bâties.
Les comptes de Toshiba, déjà passablement calamiteux, ne seront pas davantage affectés par cette charge exceptionnelle, car l'équivalent "a déjà été provisionné dans les estimations de résultats de 2016/17", a assuré Toshiba, toujours incapable de fournir un état financier annuel définitif validé par les commissaires aux comptes.
Toshiba a évalué à 980 milliards de yens (près de 8 milliards d'euros) le montant total des charges exceptionnelles (pertes, dépréciations, provisions) liées à Westinghouse qui a déposé le bilan mi-mars.
Les réacteurs 3 et 4 de Vogtle aux États-Unis sont une des raisons de la déconfiture de Westinghouse, qui a mal calculé les coûts. Entre le moment où la commande a été passée à Westinghouse/Toshiba en 2008 et 2016, s'est produit en 2011 l'accident de Fukushima au Japon, ce qui a entraîné un renforcement onéreux des mesures de sûreté dans la construction et l'exploitation des réacteurs nucléaires dans le monde.
Westinghouse semble avoir découvert tardivement, en 2016, que les projets ne se feraient pas au coût évalué et des dirigeants de la société américaine sont soupçonnés d'avoir poussé des subordonnés à travestir les modalités financières relatives à l'opération de rachat de la société CB&I, transaction qui s'est avérée être un fiasco.
Ces déboires sont intervenus alors que Toshiba n'était pas encore remis d'un précédent scandale de maquillage de comptes qui a décimé la direction mi-2015.
AFP/VNA/CVN