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La chancelière Angela Merkel, le 10 juin à Mexico. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'objectif est de renforcer la coopération pour un développement économique durable des États africains", a expliqué une porte-parole de la chancelière.
Déjà en mars, lors d'un sommet du G20 Finances, les grands argentiers des principales économies du monde avaient convié leurs homologues de Côte d'Ivoire, du Maroc, du Rwanda et de Tunisie à se joindre à eux pour mettre sur pied ce partenariat baptisé "Compact with Africa".
Cette fois-ci, à moins d'un mois du G20 de Hambourg et dans une démarche qui se veut ouverte "à tous les pays africains", seront également présents à Berlin pour ces deux jours de conférence les dirigeants du Ghana, d'Éthiopie, du Niger, d'Égypte ou encore du Mali, aux côtés des institutions financières internationales censées apporter un soutien technique aux États pour leurs réformes.
"Nous devons créer au Sud du Sahara les conditions pour que les gens puissent y évoluer, se former et générer de la valeur pour eux et leur famille", a plaidé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, dans le quotidien Handelsblatt.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, le 14 mai à Pékin. |
Car seul un pays du continent, l'Afrique du Sud, fait partie du G20. Et jusqu'à présent le développement économique africain n'avait jamais vraiment été à l'agenda des principales économies mondiales.
Cette priorité Afrique voulue par Mme Merkel ne se veut pas un plan d'aide avec argent sonnant et trébuchant à la clé mais "une opportunité d'attirer les investissements, les bénéfices et les emplois", selon un responsable du ministère des Finances qui estime que le soutien politique du G20 peut permettre de rendre ces pays plus attrayants pour les financements privés.
Plus d'une centaine d'investisseurs sont attendus les 12 et 13 juin à Berlin.
Réduire les migrations
Si la question des dizaines de milliers de migrants prenant la direction de l'Europe pour fuir pauvreté et conflits n'est pas évoquée en première ligne, elle est cependant centrale pour l'Allemagne, qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile ces dernières années, essentiellement de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan.
La question est d'autant plus pressante que l'Union européenne ne semble pas jusqu'ici en mesure de stopper l'afflux des migrants, pour beaucoup subsahariens, qui rejoignent les côtes italiennes depuis l'instable Libye.
Pour Angela Merkel, le point central pour espérer endiguer ces flux est de s'attaquer aux causes de la migration en offrant des perspectives aux populations dans leurs pays.
"Le développement économique doit suivre le rythme d'une croissance rapide et s'accélérant de la population, pour créer un futur convenable aux jeunes et ainsi réduire la pression migratoire", a relevé la porte-parole d'Angela Merkel.
Pour l'ONG One, l'initiative allemande dans le cadre du G20 est à saluer, mais "les propositions actuellement sur la table sont insuffisantes" car trop tournées vers les États les plus solides et trop concentrées sur les investissements privés.