Le FMI veut convaincre Berlin et éviter une nouvelle crise en Grèce

Le FMI a assuré jeudi 8 juin pouvoir éviter une nouvelle crise en Grèce avec un compromis de circonstance acceptable par les Allemands, au moment où Bruxelles appelle les créanciers du pays à ne pas "jouer avec le feu".

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Gerry Rice, porte-parole du FMI parle de l'étalement de la dette grecque.
Photo : FMI/CVN

À une semaine d'une réunion cruciale de l'Eurogroupe sur la dette grecque, le Fonds monétaire international a ressorti de sa boîte à outils un vieux mécanisme permettant, selon lui, de vaincre les résistances de Berlin et de permettre le déblocage de prêts vitaux pour Athènes.

Concrètement, le Fonds donnerait son "accord de principe" à sa participation au plan de 86 milliards d'euros accordé par la zone euro en 2015, mais sans débourser le moindre centime et sans déclarer la dette du pays "soutenable" contrairement à ses pratiques habituelles.

Cette solution, utilisée dans les années 80 pour des pays pauvres, permettrait de "préserver les progrès réalisés sur les réformes" par les autorités grecques et d'"éviter une situation financière potentiellement désordonnée en juillet", a plaidé jeudi 8 juin Gerry Rice, le porte-parole du FMI.

Elle permettait surtout de satisfaire Berlin qui exige la présence du FMI avant de délier de nouveau les cordons de la bourse. Emmenés par l'Allemagne, les Européens ont jusqu'à présent refusé de verser un nouveau prêt à Athènes alors que le pays, sous perfusion financière depuis 2010, doit rembourser en juillet pour 7 milliards d'euros de créances.

"Nous avons le sentiment que nos partenaires européens pourraient aller de l'avant si nous décidions d'avoir un accord de principe, qu'ils pourraient effectuer un versement sur cette base", a affirmé le porte-parole.

Cette solution permettrait par ailleurs au FMI de ne pas s'engager financièrement tant qu'un allègement de dette n'aura pas été formellement accordé par les Européens, mettant ainsi fin à un blocage potentiellement dangereux.

"Cela éviterait une situation déstabilisante en juillet. Nous avons vu cela dans le passé et je pense que c'est une bonne chose d'éviter des tensions financières en Grèce", a assuré M. Rice.

Le commissaire européen à l'Économie lui a fait écho jeudi 8 juin en mettant en garde contre toute impasse lors de la prochaine réunion du 15 juin. "Je veux vraiment passer un message très clair aux créanciers de la Grèce : il ne faut pas jouer avec le feu", a affirmé Pierre Moscovici à Paris. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un échec à l'issue de cet Eurogroupe", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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