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Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, le 1er juin à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Orange "investit un milliard d'euros par an dans l'extension du réseau fibre contre environ 1 à 1,5 milliard pour les trois autres opérateurs", a déclaré M. Richard au lendemain des promesses réitérées d'Emmanuel Macron d'améliorer la couverture des zones rurales du pays en 4G/5G et fibre optique.
"Dans les zones faiblement peuplées, pour raccorder les 14 millions de foyers les plus isolés, nous participons à des appels d'offres avec un système de subventions publiques locales. Un processus forcément long et aléatoire. Dans les zones moyennement denses, les opérateurs financent le déploiement. Nous avons un accord de cofinancement avec chacun, mais avec SFR nous avons des débats" a expliqué M. Richard.
Un accord convenu en 2011 entre les deux groupes prévoyait une répartition géographique de 80% pour Orange et 20% pour SFR. Mais "SFR, qui a changé d'actionnaire entre-temps, n'a pas respecté ses engagements initiaux et veut maintenant une part plus importante", a-t-il fait valoir.
Orange est désormais à la recherche d'un "compromis raisonnable" qui "tienne compte des investissements engagés par Orange depuis six ans", a-t-il ajouté.
"La qualité de connexion à Internet est devenue un produit de première nécessité, beaucoup plus important pour les gens et les élus qu'une ligne TGV", a commenté M. Richard.
Les territoires "profondément enclavés" où la 3G/4G est absente, se sentent "déclassés" et "les extrêmes" y "prospèrent" avait déclaré vendredi 9 juin Emmanuel Macron dans le Limousin, en rappelant son engagement de parvenir à "une accessibilité complète sous deux ans".
"La fibre, on ne la mettra pas partout jusqu'au dernier kilomètre dans le dernier hameau", avait expliqué le président, pointant le "coût marginal" très important des derniers kilomètres de fibre et prônant "une solution mixte mariant fibre et 4G à bon niveau partout".
Par ailleurs dans l'interview, M. Richard a qualifié de "fiction" la possibilité de créer un groupe intégré avec Vivendi et Telecom Italia.
"L'essentiel de la valeur de Vivendi, c'est Universal. Il n'y a que des bouts de Vivendi qui pourraient théoriquement nous intéresser, Canal + et Telecom Italia", a-t-il dit.
"Or un rapprochement capitalistique avec Canal est exclu pour le moment. Quant à un rachat éventuel de Telecom Italia, qui n'est pas à l'ordre du jour, je préfère mettre nos ressources dans de nouveaux métiers plus générateurs de croissance".
Il estime que "les conditions ne sont pas réunies" pour une consolidation du secteur des télécoms, car "il y a trop de défiance entre les acteurs, en particulier entre Bouygues et Free".
La sortie de l’État du capital d'Orange est en revanche "une possibilité", selon lui.