Thai Binh cherche à conserver l'art scénique du chèo

Berceau du chèo, la province de Thai Binh (Nord) soutient les nombreux clubs faisant vivre ce théâtre traditionnel. La transmission entre les plus anciens et les jeunes est la clé de la préservation de cet art populaire.

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La province de Thai Binh (Nord) est un des berceaux du "chèo".
Photo : CTV/CVN

À Thai Binh, en écoutant les élèves chanter les airs doux et affectueux de chèo, on peut ressentir tout l’amour et la fierté que la jeune génération voue toujours à l’art traditionnel pratiqué par ses ancêtres.

Transmettre la passion à la jeunesse

Huynh Lê Gia Phuc, élève de l’École primaire de Vu Phuc, ville de Thai Binh, se souviendra longtemps de cet été 2021 où il a remporté le 2e prix du 3e Concours des jeunes talents artistiques de Thai Binh grâce au numéro Suivre le maître, un extrait de la pièce classique Tu Thuc rencontre la fée.

Alors que de nombreuses activités de divertissement ont dû être interrompues en raison de la crise sanitaire, Gia Phuc a passé beaucoup de temps à pratiquer des extraits de chèo ancien pour assouvir sa passion.

"Au début des vacances d’été, il m’a dit qu’il voulait pratiquer cet ancien extrait de chèo +La sorcière rencontre le fantôme+. Alors, j’ai trouvé un professeur pour le lui enseigner. De plus, je l’ai aidé à étudier des vidéos de cet extrait sur Internet ou des articles expliquant le sens de chaque mot afin que Gia Phuc puisse mieux comprendre et ressentir davantage la pièce", partage sa grande-mère Nguyên Thi Hà.

Selon Nguyên Thi Nga, directrice du Centre provincial des jeunes, membre du comité d’organisation du 3e Concours des jeunes talents artistiques de Thai Binh, comme la plupart des jeunes, Gia Phuc ne connaissait pas vraiment le chèo. C’est grâce à l’appui de sa grand-mère, une vraie amoureuse de cet art populaire, qu’il a commencé à étudier la matière et s’est très vite passionné lui aussi. Son talent s’est révélé à travers chaque étape du concours, jusqu’à la finale où il a complètement conquis les juges et le public.

Le théâtre populaire lutte contre le COVID-19

Des jeunes du village de Khuôc interprètent un numéro de "chèo".
Photo : TB/CVN

En trois éditions du Concours des jeunes talents artistiques de Thai Binh, de 35% à 40% des candidats choisissaient le chèo pour montrer leur talent. Cela montre qu’à côté des formes d’art contemporain, le théâtre populaire a toujours sa place auprès des jeunes.

Lê Quang Vinh termina second du 2e Concours des jeunes talents artistiques de Thai Binh. Malgré son talent exceptionnel en danse sportive, il aime toujours l’art traditionnel de son village natal et continue à le pratiquer. Ainsi, pendant la distanciation sociale, c’est à travers le chèo qu’il a décidé d’évoquer sa nostalgie de l’école, de ses amis et de ses enseignants. Il a demandé à sa cousine, qui travaille au Théâtre de chèo de Hung Yên, d’écrire les paroles de la chanson Tu me manques tellement l’école et a enregistré lui-même le clip. Grâce à cet air, Quang Vinh a remporté le prix "Meilleure voix d’enfants" lors du Concours d’œuvres de musique folklorique de sensibilisation contre la pandémie, organisé par la télévision numérique VTC en 2020.

En avril 2020, la scène Combattre l’épidémie, c’est combattre l’ennemi, représentée par des élèves du Centre provincial des jeunes, a contribué à diffuser le message de se donner la main dans la lutte contre le COVID-19. L’art du chèo, à la fois simple et subtil, est né à la campagne. Les agriculteurs qui le pratiquent le font de tout leur cœur. Sur scène, les agriculteurs aux mains et aux pieds calleux deviennent de vrais artistes.

Le chèo reste vivant dans les campagnes Nguyên Viêt Tua, 80 ans, originaire de la commune de Thai Phuc, district de Thai Thuy, a consacré la moitié de sa vie à

cet art scénique.

En le regardant interpréter ou monter des scènes pour le Club de chèo traditionnel de la commune de Phuc Thai, personne ne pourrait deviner son âge avancé. Actuellement, le club de Phuc Thai dispose de 30 membres contre 10 à sa création, la plupart âgés de plus de 50 ans.

Au début simple groupe de passionnés, il est petit à petit devenu un club reconnu par les autorités de la province. Ses activités ont ainsi été soutenues par le Centre provincial de la culture.

Nguyên Thi Vuong, 70 ans, un membre enthousiaste du club, fait savoir qu’en le rejoignant, les membres ont l’occasion de s’entraîner à chanter et à jouer de nombreuses pièces traditionnelles.

L’interprétation des airs de chèo permet aux paysans d’oublier leur fatigue après des heures de travail harassantes. Le village de Khuôc, de la commune de Phong Châu, district de Dông Hung, est le berceau de cet art traditionnel qui fait partie de la vie quotidienne des villageois.

Bùi Van Ro, un artiste-paysan, réussit particulièrement bien avec les rôles de personnages âgés. Malgré son âge, il fait des efforts chaque jour pour enseigner le chèo aux jeunes générations du village.

Actuellement, la province de Thai Binh compte 234 clubs de chèo et 8.000 membres, essentiellement dans les écoles. En dehors des pièces traditionnelles, les clubs composent de nouvelles œuvres, modernes, reflétant les réalités quotidiennes des villageois. Afin de promouvoir la pratique du chèo, le secteur culturel provincial, en coopération avec les localités et les artisans, organise de nombreux concours avec la participation de la plupart des clubs. Lê Tiên Luong, directeur du Centre culturel provincial, a déclaré qu’en raison de l’épidémie, les clubs n’avaient pas eu d’autre choix que de suspendre leurs activités. Néanmoins, ils rouvriront bientôt et continueront à faire vivre le chèo et l’art traditionnel du pays en général.

Huong Linh/CVN

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