>>Faire passer au cinéma vietnamien une nouvelle étape
>>Les films vietnamiens s'exportent bien
"Hai Phuong" (Mme Phuong) ou "Furie" en anglais, un film d’action vietnamien du réalisateur Lê Van Kiêt, est doté de gros investissements. |
Photo : CTV/CVN |
Dans les pays où l’art cinématographique est développé, un Fonds de soutien à ce secteur existe souvent et est considéré comme un outil efficace pour favoriser le développement de cette industrie. "La réalité actuelle du Vietnam montre que la naissance de ce Fonds est nécessaire", a souligné le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Nguyên Van Hùng, lors d’un récent séminaire sur le développement cinématographique.
Priorité aux projets de films d’art
Dans le projet de loi sur le cinéma (amendée) présenté à la 2e session de l’Assemblée nationale (XVe législature) tenue du 20 octobre au 13 novembre, le Fonds de soutien au cinéma a été imaginé comme disposant d’un capital social initial versé par l’État. Par la suite, il aura une capacité financière indépendante et fonctionnera grâce aux dons d’organisations et d’individuels, et des recettes des activités du secteur.
Le Fonds donnera la priorité aux projets de films d’art de grande valeur humaine et aux contenus visant à promouvoir l’image du pays à l’étranger. Il sélectionnera notamment les premiers projets de qualité de jeunes réalisateurs, les productions ayant une valeur artistique notable et pouvant bien figurer dans les festivals de films internationaux.
Les jeunes réalisateurs vietnamiens attendent un soutien financier pour concrétiser leurs projets. |
Photo : Travellive/CVN |
La production cinématographique en général et au Vietnam en particulier est un domaine qui nécessite un capital important. Cependant, les retours sur investissement sont très incertains, notamment pour les œuvres d’art. Ainsi, ce Fonds a aussi pour mission de soutenir, d’encourager les producteurs de films vietnamiens. "Ses bénéficiaires seront des producteurs et les jeunes réalisateurs remplis d’idées créatives", a affirmé Dô Duy Anh, ancien directeur adjoint du Département de la cinématographie.
La naissance du Fonds de soutien au cinéma est très attendue par les cinéastes vietnamiens, notamment les jeunes réalisa-teurs qui peinent à trouver des sources d’investissement pour concrétiser leurs projets. De plus, les producteurs espèrent que sa création aidera à augmenter la compétitivité des entreprises de production de films vietnamiens. D’après la productrice de films Truong Ngoc Anh, "actuellement, le nombre de films importés au Vietnam pour le commerce dans les salles obscures est dominant. En outre, les œuvres étrangères diffusées sur Internet reçoivent également les faveurs du public vietnamien. Cela affecte grandement la compétitivité des entreprises de production nationales. Par conséquent, le Fonds de soutien au cinéma permettra de soutenir les producteurs et notamment d’encourager les jeunes talents".
La création du Fonds de soutien au cinéma a été à l’ordre du jour de la séance de travail du 28 octobre de la 2e session de l’Assemblée nationale. Les discussions ont concerné notamment les sources de financement.
À la recherche de sources financières stables
La députée Dinh Thi Phuong Lan de la province de Quang Ngai (Centre) a demandé au comité de rédaction de la loi d’expliquer la raison pour laquelle "la clause 7 de l’Article 6 stipule l’encouragement au développement des Fonds d’investissement à risque dans les activités cinématographiques". "Existe-t-il donc deux types de Fonds dans cette même loi ?", a-t-elle questionné. Et de proposer "de continuer d’évaluer la faisabilité et l’efficacité du Fonds de soutien au cinéma, de faire les investissements à risque un contenu dudit Fonds".
"Ròm", lauréat des prix "Nouveau courant" au Festival du film international de Busan 2019 et "Meilleur premier long métrage" au 24e Festival du film international Fantasia 2020. |
Photo : CTV/CVN |
Jugeant "nécessaire" de créer ce Fonds, les députés Nguyên Thi Kim Thuy, ville de Dà Nang (Centre), et Thai Van Thành, province de Nghê An (Centre), ont demandé néanmoins de préciser deux contenus : ce que le Fonds pourra financer et sa gestion.
Selon le projet de loi sur le cinéma, une fois créée, le Fonds sera doté d’un capital initial d’environ 100 milliards de dôngs versé une seule fois par le budget de l’État. Par conséquent, la majorité des députés se préoccupent de l’instabilité des apports financiers ultérieurs, car ceux-ci proviendront des recettes en salles et des dons d’organisations et de particuliers. Pour le moment, le projet de loi ne détaille pas encore le pourcentage sur la vente des billets d’entrée au cinéma qui reviendra au Fonds. Il s’agit ainsi d’un sujet que le gouvernement devra prochainement clarifier.
Linh Thao/CVN