La relance des exportations résulte du redressement de l'économie mondiale, de la demande croissante en marchandises ayant entraîné une hausse des prix de plusieurs produits exportés.
Selon un rapport du ministère de l'Industrie et du Commerce, la valeur des exportations nationales sur les 2 premiers mois de 2010 a dépassé 8,9 milliards de dollars, soit une croissance de 0,1% en glissement annuel.
Au cours des 2 premiers mois de l'année, plusieurs marchandises ont accusé une chute de la valeur des exportations. Dans ce contexte, les chaussures et les produits textiles ont affiché une croissance positive. Le chiffre d'affaires à l'exportation de produits textiles a dépassé 1,5 milliard de dollars (+ 16,8% par rapport à la même période de l'an passé) et des chaussures, 680 millions (+ 4%).
Chaussures et produits textiles : opportunités et défis
Une grande animation règne dans les entreprises de confection qui ont signé des contrats d'exportation jusqu'à juin ou juillet 2010. Le ministère de l'Industrie et du Commerce souhaite que cette industrie affiche une valeurs des exportations de 10-15 milliards de dollars, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l'an dernier.
Les partenaires étrangers de la Compagnie générale de confection Viêt Tiên ont passé les commandes d'une valeur totale de 80 millions de dollars. Les entreprises de produits textiles sont optimistes car les États-Unis, le marché principal représentant 50% de la valeur des exportations textiles vietnamiennes, est en bonne reprise. Les ventes en Europe et au Japon retrouvent aussi des couleurs. Pourtant, d'énormes difficultés attendent les entreprises, estime Lê Quôc An, président de l'Association vietnamienne des entreprises de produits textiles (VITAS). Les contrats sont nombreux, mais les difficultés sont grandes. Outre le manque de fonds pour l'élargissement de la production, elles doivent augmenter leur masse salariale, précise-t-il. L'industrie du textile-habillement s'efforce d'enregistrer une croissance durable. Les entreprises déplorent notamment 2 faiblesses. En effet, elles dépendent beaucoup des matières premières importées et font face au manque de main-d'oeuvre.
En outre, suite à l'entrée en vigueur de la Loi sur la protection de l'environnement des États-Unis en janvier 2010, les sociétés vietnamiennes de confection doivent payer des frais pour prouver qu'elles utilisent des matières qui ne sont pas nuisibles à la santé des consommateurs. D'où une majoration du coût de revient. Pour y remédier, le ministère de l'Industrie et du Commerce déploie un projet de construction des laboratoires modernes pour évaluer la qualité des produits. Cette année, VITAS investira plus de 1.000 milliards de dôngs pour renouveler les technologies de production et augmenter le taux d'accessoires fabriqués dans le pays.
Idem pour le secteur des chaussures
Pour les entreprises de chaussures, les difficultés sont plus nombreuses. Elles tablent cette année sur une valeur des exportations de 4,6 milliards de dollars, soit une hausse de 13-15% par rapport à l'année précédente. C'est-à-dire, chaque mois, ce secteur doit réaliser un chiffre d'affaires à l'exportation de 383 millions de dollars. Or, sur les 2 premiers mois de l'année, le montant n'a été que de 340 millions de dollars/mois. La plus grande faiblesse de cette industrie concerne également les importations de matières premières. Les entreprises du secteur doivent relever 2 grands défis : les taxes antidumping imposées par la Commission européenne contre les chaussures vietnamiennes à empeigne en cuir et la décision de l'Union européenne (UE) d'exclure les chaussures et sandales vietnamiennes de la liste des marchandises bénéficiant du Système généralisé des préférences (GSP).
Thuy Tiên/CVN