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Le prodige espagnol Carlos Alcaraz, vainqueur du Masters 1000 de Miami, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la moiteur tropicale floridienne, un vent de fraicheur a soufflé fort et on se dit que l'Espagne du tennis a vraiment de la chance. Alors que Rafael Nadal, vainqueur du dernier Open d'Australie et de fait seul recordman du nombre de titres du Grand Chelem (21), n'en finit pas de renaître à 35 ans, son successeur désigné est déjà prêt à prendre la relève.
Ruud, 8e joueur mondial qui disputait lui aussi sa première finale d'une épreuve de cette catégorie juste en-dessous des quatre Majeurs, en a fait les frais, battu 7-5, 6-4.
Et Alcaraz, 16e mondial, de remporter le troisième tournoi de sa carrière, le plus prestigieux, après ceux glanés sur terre battue à Rio de Janeiro en février et à Umag, en Croatie, l'an dernier.
Le natif d'El Palmar, bourg localisé près de Murcie dans le Sud-Est de l'Espagne, acte ainsi son irrésistible ascension, démarrée de façon tonitruante en septembre dernier lorsqu'il avait éliminé, au bout d'un combat épique de plus de quatre heures, le Grec Stefanos Tsitsipas au 3e tour de l'US Open.
Printemps impressionnant
Accolade entre le prodige espagnol Carlos Alcaraz et le Norvégien Casper Ruud à l'issue de leur match à Miami, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alcaraz avait été jusqu'en quarts, contraint d'abandonner face au Canadien Felix Auger-Aliassime en raison d'une blessure à l'adducteur droit, payant une débauche d'énergie à laquelle il n'avait encore jamais été habitué.
Stoppé au 3e tour à l'Open d'Australie, après un autre gros combat face à l'Italien Matteo Berrettini, le jeune Espagnol a depuis passé la vitesse supérieure, comme en atteste son printemps américain très impressionnant.
Il a d'abord atteint les demies il y a deux semaines à Indian Wells, seulement battu par Rafael Nadal, à l'expérience, au terme d'un gros bras de fer, dans des conditions très venteuses.
L'enchaînement avec Miami est difficile, c'est bien connu, avec un passage d'une chaleur sèche à humide, mais Alcaraz est un rocher encore très, très loin de s'éroder.
Stefanos Tsitsipas, encore, le Serbe Miomir Kecmanovic, au bout d'une lutte féroce conclue au jeu décisif du troisième set alors qu'il était mené 5-3, le Polonais Hubert Hurkacz, coriace tenant du titre, n'ont rien pu y faire.
Pas plus que Ruud, pourtant mieux entré dans le match, avec ses coups droits tranchants, en prenant le service de l'Espagnol, qui concédait là son troisième break du tournoi.
Mené 3-0, Alcaraz n'a pourtant pas tardé à sortir de sa fébrilité. Il a débreaké pour revenir à 4-3, puis il a pris une deuxième fois le service adverse, en s'appuyant sur ses jambes supersoniques et sa défense "nadalienne", renvoyant sans fléchir les parpaings du Norvégien pour le pousser à la faute.
Futur 11e mondial
Le prodige du tennis espagnol Carlos Alcaraz au service face à Casper Ruud à Miami, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 6-5 service à suivre, Alcaraz a dû effacer une balle de débreak, avant d'empocher le set sur sa 3e opportunité avec un smash rageur.
Et il a pressé d'entrée de seconde manche son rival, parvenant à lui ravir le service, sur sa troisième balle de break, après un point de toute beauté durant lequel il a joué au chat et à la souris avec Ruud.
Au bord du gouffre, le Norvégien, pourtant breaké une deuxième fois d'affilée, a eu un sursaut puisqu'il a pris à son tour l'engagement de l'Espagnol, en lâchant ses coups. Il fallut bien quatre matraquages de coup droit pour faire plier Alcaraz, sur sa 6e occasion.
La révolte de Ruud, qui s'est entre-temps fait manipuler le bas du dos par un kiné, a ensuite été contenue par le jeune prodige, qui a su rester solide sur son engagement, finissant sur un jeu blanc et un service-volée, démontrant que sa palette est plus large que celle du bagarreur de fond court.
A peine s'est-il écroulé, bras en croix sur le court, qu'il a couru grimper en tribunes pour prendre dans ses bras son entraîneur Juan Carlos Ferrero, revenu ce week-end d'Espagne où il venait d'enterrer son père.
Un moment d'intense émotion, qui devrait en appeler bien d'autres pour Alcaraz, qui deviendra 11e joueur mondial dès lundi 4 avril, et fait déjà peur à tout le monde avant Roland-Garros.