Tang Thi Nhung, le swing au féminin au Vietnam

Première golfeuse professionnelle du Vietnam et championne du Cactus Tour 2008 à Phoenix, dans l'Arizona, Tang Thi Nhung, âgée de 32 ans, ambitionne de faire avancer sur les greens ses projets au pays.

Tang Thi Nhung est membre du Tournoi d'Asie des golfeuses professionnelles (Ladies Asian Golf Tour). En neuf ans, la Vietnamienne a participé à de nombreuses compétitions dans la région et dans le monde.

En moyenne, chaque année, elle participe à une vingtaine de tournois, dans différents pays comme États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Chine, Malaisie, Singapour, Thailande, Indonésie, dont chacun dure près d'une semaine.

Elle consacre chaque jour de six à sept heures d'entraînement, quel que soit le temps, et ensuite de quatre à cinq heures de yoga, de natation ou de gym. Un emploi du temps surchargé qui lui laisse très peu de temps pour sa famille. "Si l'on est incapable de se consacrer à l'entraînement, alors on ne peut pas jouer à un niveau professionnel", a-t-elle estimé. Selon la jeune femme, la technique, le physique et le mental ont autant d'importance dans la réussite, c'est pourquoi il faut travailler à ces différents niveaux.

Aux plaisirs du swing

Mariée en 2002, la Vietnamienne de 23 ans décide de suivre son mari pour s'installer en Thaïlande, un pays où le golf est très pratiqué. Dès cette année-là, Tang Thi Nhung fait connaissance avec le golf. Au début, son mari pense qu'elle joue pour se détendre et adoucir sa nostalgie du pays natal. Mais, au fil des mois, elle se prend de passion pour ce sport noble, à tel point que l'entraînement devient quotidien. À arpenter ainsi tous les jours les greens en short, elle voit sa peau acquérir une délicate couleur ambrée.

Une situation qui ne déplait pas à son mari, David E Lloyd, un Canadien, un ingénieur pétrolier, qui soutient sa femme dans cette nouvelle passion. Au bout de six mois, Tang Thi Nhung décide de louer un entraîneur professionnel privé, un Thaïlandais puis un Australien. Les choses sérieuses commencent...

Durant ces années-là, le golf n'est quasiment pas pratiqué au Vietnam, et on lui colle facilement l'étiquette de "sport de riches". Les amis de Tang Thi Nhung s'interrogent sur son objectif de devenir golfeuse professionnelle.

Poursuivant son rêve, elle doit cacher à sa famille au Vietnam les sommes versées pour assouvir sa passion. Inutile de les inquiéter. "Encouragée par mon mari, je décide de mettre le paquet, a-t-elle fait savoir. Avec environ 130 dollars par heure de cours particulier, chaque mois, je dépense près de 2.000 dollars. Sans compter l'accès au terrain d'entraînement et d'autres frais".

Dans la cour des grands

Nhung décide de participer pour la première fois aux compétitions en Thaïlande, Australie, Nouvelle-Zélande et à plusieurs petits tournois aux États-Unis. Elle remporte deux titres de championne.

En 2004, Nhung rentre pour la première fois dans son pays natal pour participer au Vietnam Open organisé dans la ville de Phan Thiêt (province de Binh Thuân, Centre). Et remporte la coupe.

En 2006, la Vietnamienne décide de jouer dans la cour des grands, autrement dit les professionnels. Pour obtenir la Carte verte (le permis pour jouer au golf), Nhung se rend aux États-Unis pour participer au Qualifying Tournaments. Parmi les 320 candidats, elle est l'un des 50 à recevoir le précieux sésame indispensable pour entamer une carrière pro. "Une fierté car cela a marqué pour moi le début d'une présence vietnamienne sur la scène internationale golfique, explique-t-elle. Je me sens parfois un peu dépité devant l'absence de golfeuse professionnelle au Vietnam alors que le golf est un sport largement pratiqué dans les pays développés".

La passion de Nhung coûte les yeux de la tête. Chaque année, elle consacre près de 45.000 dollars à son entraînement et à son inscription aux compétitions. "Pour les golfeurs amateurs, les dépenses ne sont pas grandes mais pour les professionnels, c'est une somme importante", a-t-elle confié.

Une montée en puissance

En 2007, Nhung participe au premier tournoi en tant que joueuse professionnelle au Thailand Ladies Open. Et se retrouve reléguée dans les profondeurs du classement. Nullement abattue, elle s'inscrit ensuite au DLF India Ladies Open et se classe 37e sur 90 participantes.

Ensuite, lors des tournois organisés en Thaïlande, Inde, Chine, la Vietnamienne se frotte à des golfeuses de Corée du Sud, d'Angleterre, d'Australie... renom-mées.

En particulier, Tang Thi Nhung se présente au Cactus Tour 2008 à Phoenix, un tournoi de golf professionnel féminin, pas- sage incontournable pour accéder aux éliminatoires de l'US Open. Elle a remporté deux victoires lors des éliminatoires et arrive en 9e position sur 35 prétendantes au titre.

Au New Zealand Ladies Open, elle se classe 43e sur 110, avant de se hisser à la 2e place parmi 96 golfeuses en lice à l'Australian Open Qualifying

En 2010, Tang Thi Nhung a remporté la médaille d'or pour dames au Championnat de golf du Vietnam 2010 organisé dans la ville de Phan Thiêt (province de Binh Thuân) et réussi son entrée dans le top dix du tournoi Lady Indonesia Open 2010 organisé à Bali (Indonésie).

Ses projets d'avenir ? "Dans dix ans, si les conditions le permettent, je reviendrai vivre au Vietnam pour fonder une école de golf ou des clubs de golfeuses", a-t-elle révélé.

Bùi Phuong/CVN

13/2/2011

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top