V-league : une décennie déjà, et l'heure du bilan

L'année 2010 vient de s'achever et marque par la même occasion les dix ans d'expérimentation de la V-League, le championnat national de football professionnel. Il est l'heure de dresser un bilan complet de cette décennie afin de prendre des orientations décisives pour la pérennité, la valeur de ce championnat et du football vietnamien dans son ensemble.

Depuis que la décision de créer un championnat de football professionnel du Vietnam, baptisé V-League, a été entérinée, les clubs peuvent s'attacher les services de footballeurs étrangers ou naturalisés Vietnamiens, qui peuvent disputer toutes les rencontres de la saison (championnat, coupes). Une décision majeure mise à profit par les footballeurs du pays qui ont la possibilité de côtoyer davantage de joueurs aguerris à l'entraînement et d'apprendre beaucoup d'eux, notamment sur le plan technique. Les clubs de football de l'élite n'hésitent pas à casser leur tirelire pour s'attirer les faveurs des joueurs étrangers de talent. Physiquement plus imposants et souvent mieux armés techniquement que les joueurs vietnamiens, ces derniers s'affirment rapidement dans leurs nouvelles couleurs et contribuent grandement aux succès des clubs. Preuve en est lorsque l'on se réfère aux statistiques : depuis l'apparition des joueurs étrangers, le titre de "Meilleur buteur de l'année" leur revient le plus souvent. Grâce à eux, les clubs font davantage parler d'eux, forts de leurs bons résultats. Une situation qui fait le bonheur des entraîneurs comme des managers, qui n'ont que la culture de la gagne à l'esprit, et qui n'est pas pour déplaire non plus aux supporteurs, amateurs de beau jeu.

Mais, c'est bien connu, chaque médaille a son revers... L'écart du bagage technique entre les footballeurs du pays et ceux de l'étranger ne cesse de s'agrandir. De plus, l'apparition des joueurs étrangers nuit au temps de jeu des joueurs vietnamiens qui ont de moins en moins d'occasions de s'affirmer sur le terrain. Au niveau du comportement, certains se croient même tout permis : demandes de revalorisation salariale, absences répétées aux entrainements, voire usage de stupéfiants... La mort de l'attaquant Molina, suite à une overdose d'héroïne en février 2010, a été le point culminant de ce genre de manquements aux règles élémentaires de conduite. Cette affaire a fait grand bruit et a servi de leçon tant pour les clubs que pour les responsables de la V-League dans la gestion des footballeurs étrangers ou naturalisés.

Récemment, la Fédération vietnamienne de football (FVF) a signé une nouvelle décision pour la saison 2011 et les suivantes fixant le nombre maximal de footballeurs étrangers pouvant figurer dans l'effectif du club (quatre) et sur la feuille de match (trois), contre respectivement cinq et trois précédemment. La limitation du nombre de joueurs étrangers n'a d'autre but que de favoriser l'essor du football du pays, en particulier l'éclosion des jeunes talents.

Dix ans après la professionnalisation de la V-League, les gestionnaires ont tiré de nombreux enseignements de ce processus inéluctable dans le football moderne mais parfois difficile. Ces enseignements, bons et mauvais, devraient, selon toute vraisemblance, servir les intérêts du football national.

Thu Trang/CVN

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