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Des bus évacuant des civils et des combattants arrivent dans la zone de Ramoussa, près d'Alep, le 15 avril 2017 en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 7.000 personnes avaient été évacuées vendredi 14 avril de quatre localités syriennes assiégées : Madaya, Zabadani, Foua et Kafraya.
Mais celles-ci s'étaient retrouvées bloquées durant des heures samedi 15 avril, prisonnières de leurs bus, près d'Alep, la grande ville du Nord, et incapables d'arriver à leurs destinations finales, en raison de désaccords entre les parties adverses.
C'est ce moment qu'a choisi un kamikaze pour faire exploser sa camionnette piégée à côté des 75 bus transportant des personnes évacuées de Foua et Kafraya, deux localités prorégime, causant un carnage.
Le correspondant de l'AFP à Rachidine, banlieue rebelle à l'ouest d'Alep où étaient stationnés les bus, a vu de nombreux cadavres, dont ceux d'enfants, et des membres arrachés jonchant le sol, ainsi qu'un grand nombre de blessés.
"Terrible d'être déraciné"
Des bus évacuant des civils et des combattants arrivent dans la zone de Ramoussa, près d'Alep, le 15 avril 2017 en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au moins 43 personnes ont trouvé la mort, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi elles, 38 évacués de Foua et Kafraya, quatre rebelles qui gardaient les bus dans une zone de transit, et une personne non identifiée par l'OSDH.
La télévision syrienne d'État a imputé aux "groupes terroristes" - terme utilisé par le régime pour désigner rebelles et jihadistes - la responsabilité de cet attentat.
"Nous rejetons toutes les accusations mettant en cause l'opposition pour ce crime haineux. Notre rôle était d'assurer la sécurité des civils, pas de les tuer", a rétorqué le groupe rebelle Ahrar al Cham sur Twitter.
"Les personnes responsables de cette attaque devront être traduits devant la justice", a souligné de son côté le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, après avoir exprimé "les condoléances" de l'ONU "envers les familles des victimes".
Peu après cette attaque sanglante, le processus d'évacuation a repris, a précisé l'OSDH, et celui-ci se poursuivait dimanche matin 16 avril.
"Des bus transportant des personnes évacuées des quatre villes syriennes ont repris leur route vers leurs destinations finales", a déclaré samedi soir 15 avril à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Il a précisé que cinq bus transportant des évacués des villes rebelles de Madaya et Zabadani sont repartis de la zone de Ramoussa, près d'Alep, où ils étaient bloqués sous contrôle du régime. Cinq bus transportant les évacués de Foua et Kafraya qui étaient bloqués par les rebelles à Rachidine ont aussi pu reprendre la route.
Les quelque 5.000 personnes de Foua et Kafraya - civils et combattants - doivent être réinstallées près de Damas et dans la province de Lattaquié (Ouest), places fortes du régime, tandis que les 2.200 de Madaya et Zabadani doivent rejoindre la province rebelle d'Idleb.
"C'est terrible d'être déraciné comme ça, d'aller vivre dans un endroit qui n'est pas le nôtre", a affirmé à l'AFP Jama Nayef, un vétérinaire de Foua, après être sorti de sa localité.
AFP/VNA/CVN