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Présent à Rachidine, une ville à l'est d'Alep tenue par l'opposition, un correspondant de l'AFP a rapporté l'arrivée de près de 75 bus en provenance de Foua et Kafraya, deux localités aux mains du régime assiégées par les rebelles dans la province d'Idleb (Nord-Ouest).
Un grand nombre de femmes, enfants et personnes âgées étaient à bord de ces bus escortés par des combattants, notamment de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie rebaptisée Fateh al-Cham.
Des combattants de l'opposition observent des bus évacuant des civils de la ville rebelle d'Al-Rashideen, à l'est d'Alep, le 14 avril en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parallèlement, des bus ont quitté Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par les forces du régime dans la province de Damas.
"Nous venons de démarrer, nous sommes 2.200 personnes à bord de 65 bus", a témoigné Amjad al-Maleh, un habitant de la ville de Madaya à bord d'un des véhicules. "La plupart des passagers sont des femmes et des enfants qui avaient commencé à se rassembler jeudi soir 13 avril et ont passé la nuit dans le froid en attendant que les bus démarrent".
Cet habitant a précisé que les combattants avaient été autorisés à garder leurs armés légers.
Selon une source rebelle, "la mise en œuvre de l'accord a commencé ce vendredi matin 14 avril", une information confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d'un accord conclu en mars. Plusieurs fois retardée, cette opération a commencé mercredi 12 avril avec un échange de prisonniers.
En vertu de l'accord, les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent se rendre à Alep, à Damas ou dans la province de Lattaquié (Ouest).
«Obligatoire»
Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s'ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les combattants devront se rendre dans les zones rebelles de la province d'Idleb.
D'après un premier accord conclu en septembre 2015 sous le parrainage de l'ONU, toute évacuation à Madaya et Zabadani doit se faire simultanément avec une opération similaire à Foua et Kafraya.
Dans le cadre de ces opérations d'évacuation, les combattants devraient également être évacués avec leurs familles du secteur du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas.
Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d'évacuation ont été organisées notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le régime misant sur ce qu'il appelle des accords de "réconciliation locale" pour faire plier les rebelles.
Ces derniers mois, des évacuations ont eu lieu dans plusieurs localités sous contrôle des rebelles assiégées par le régime notamment dans la région de Damas.
Dans un entretien à Damas, le président syrien Bachar al-Assad a déclaré mercredi 12 avril que "le déplacement qui se fait dans ce contexte est obligatoire."
"Nous ne l'avons pas choisi, et nous souhaitons que toute personne puisse rester dans son village et dans sa ville. Mais ces gens-là, comme beaucoup d'autres civils dans les diverses régions, étaient entourés et assiégés par les terroristes. Ils ont été quotidiennement tués. Ils devaient donc partir", a-t-il affirmé. "Ils rentreront bien sûr chez eux après la libération", selon lui.
Selon l'ONU, au moins 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées pour la plupart par les forces gouvernementales et 4 millions d'autres dans des régions difficiles d'accès.