Syrie : Moscou et Washington à la manœuvre 

La Russie et les États-Unis se sont engagés le 9 mai à "redoubler d'efforts" pour aboutir à un règlement politique du conflit syrien et étendre le cessez-le-feu, les pays soutenant l'opposition réclamant des "garanties" que le processus ne volerait pas une nouvelle fois en éclats.

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Une réunion sur le conflit syrien, le 9 mai à Paris.

Dans une déclaration commune publiée par la diplomatie russe, Moscou, et Washington se sont promis de "redoubler d'efforts" et ont détaillé leurs engagements pour faire respecter la trêve et relancer le processus de paix.

"Nous avons décidé de réaffirmer notre engagement pour la cessation des hostilités en Syrie" ont déclaré les deux pays, tout en promettant de renforcer leurs efforts pour l'accès de l'aide humanitaire sur le terrain.

"Ce sont des mots sur une feuille de papier, ce ne sont pas des actes", a reconnu quelques heures plus tard à Paris le secrétaire d'État américain John Kerry. "La Russie s'est engagée à réfréner le régime syrien" pour éviter des opérations aériennes dans les zones peuplées de civils, a-t-il dit.

La Russie et les États-Unis, qui co-président le groupe de soutien international à la Syrie (GISS, 17 pays), pilotent le dossier et le contrôle du cessez-le-feu, instauré sous leur impulsion le 27 février. Ce dernier avait volé en éclats fin avril à Alep, la grande ville du Nord du pays, divisée entre secteurs contrôlés par les opposants et par Damas, où quelque 300 personnes ont été tuées ces dernières semaines.

Une trêve temporaire entre forces gouvernementales et groupes opposants a de nouveau été instaurée la semaine dernière. Le soir du 9 mai, après la déclaration commune de Moscou et Washington, l'armée syrienne a annoncé une nouvelle prolongation de la trêve jusqu'au 11 mai à minuit.

Si Moscou s'est engagé à faire pression sur Damas pour "limiter" ses bombardements, Washington de son côté à promis d'"augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher la circulation des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières", selon la déclaration commune de la Russie et des États-Unis.

Relancer Genève

Quelques heures plus tard à Paris, où se tenait une réunion des pays arabes et occidentaux - dont les États-Unis - soutenant l'opposition, des "garanties concrètes" sur le maintien de la trêve et l'accès humanitaire ont été exigées.

Des secours sur le site d'un raid aérien qui a touché l'hôpital Al-Dabbeet, le 3 mai à Alep, en Syrie.

"Il ne faut pas que ce soit une déclaration de plus", a résumé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault à l'issue de cette réunion, illustrant les difficultés à trouver une stratégie commune pour sortir de ce conflit qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011, et qui implique directement ou indirectement une dizaine de pays.

Pour relancer le processus politique et garantir le cessez-le-feu, une réunion du GISS (qui comprend les soutiens de l'opposition ainsi que la Russie et l'Iran), devrait probablement se tenir la semaine prochaine à Vienne, a-t-il indiqué.

Les négociations de paix, qui avaient été suspendues à Genève fin avril sans avancée notable, doivent reprendre "le plus rapidement possible", a-t-il insisté.

Il a cependant convenu que c'était "difficile pour l'opposition de pouvoir justifier un retour à Genève sans qu'il y ait des évolutions concrètes sur le terrain", accusant Damas d'être responsable des violations de la trêve et du blocage de l'aide humanitaire.

La déclaration commune de Moscou et Washington sur la Syrie est un "signal encourageant pour l'opposition (syrienne), même si ce n'est certainement pas encore suffisant pour décider d'un retour aux pourparlers de paix à Genève", a estimé son homologue allemand Frank Walter Steinmeier.

Le représentant de l'opposition syrienne rassemblée au sein du HCN (Haut comité des négociations), Riad Hijab, assistait à la réunion de Paris.


AFP/VNA/CVN

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