Afghanistan : exécution de six talibans condamnés à mort

Les autorités afghanes ont pendu le 8 mai six talibans condamnés à mort, premières exécutions depuis que le président Ashraf Ghani a durci le ton avec les insurgés.

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Le président afghan Ashraf Ghani, lors d'une conférence de presse, le 9 avril à Kaboul.

M. Ghani avait menacé de pendre des insurgés dans la foulée d'une attaque talibane le mois dernier ayant fauché 64 vies à Kaboul, un des attentats les plus meurtriers à frapper la capitale afghane depuis l'invasion américaine en 2001.

"Le temps de l'amnistie est passé", avait dit M. Ghani après cet attentat contre un bâtiment officiel à Kaboul.

Le 8 mai, "conformément à la constitution afghane, M. Ghani a approuvé l'exécution des six terroristes qui ont commis de graves crimes contre des civils et la sécurité publique", a annoncé le palais présidentiel dans un communiqué.

Cinq membres des talibans et un membre du réseau Haqqani, une puissante branche de la rébellion islamiste, ont été exécutés dans la prison de Pul-e-Charkhi, à Kaboul, ont indiqué les services de renseignement afghans en publiant aussi leurs photos.

La majorité d'entre eux avaient été condamnés pour des attaques à travers le pays et l'un pour avoir facilité l'assassinat en 2011 de l'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani.

Les talibans afghans ont prévenu le 8 mai qu'ils allaient se venger contre les organes gouvernementaux responsables de ces exécutions.

Les talibans ont lancé à la mi-avril leur "offensive de printemps" par un assaut sur Kunduz, verrou stratégique du Nord, repoussé par les forces afghanes désormais en première ligne depuis la fin de la mission de combat de l'OTAN en décembre 2014.

Les insurgés refusent en outre de renouer les timides pourparlers de paix entamés l'été dernier au Pakistan voisin, mais avortés après l'annonce surprise de la mort, en avril 2013, du mollah Omar, chef historique des talibans.

Au cours des derniers mois, Kaboul a tenté de relancer ce processus, mais sans succès, les insurgés posant le départ des troupes étrangères comme pré-condition à toute reprise du dialogue.

Des organisations de défense des droits de l'homme avaient récemment appelé le président afghan à surseoir à l'exécution des talibans pendus le 8 mai.

"En cherchant hâtivement à venger les attentats horribles qui ont tué 64 personnes à Kaboul (...) le gouvernement veut exécuter des condamnés pour terrorisme. Or cela ne rendra ni aux victimes la justice qu'elles méritent, ni à l'Afghanistan la paix dont il a besoin", avait déclaré Amnesty International.

"Il n'y a aucune preuve que la peine de mort soit dissuasive, mais plutôt des craintes qu'elle ne fasse que perpétuer le cycle des violences sans en régler les causes profondes", avait ajouté l'organisation.


AFP/VNA/CVN

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