Syrie : la trêve prolongée à Alep, les écoles rouvrent

Des familles ont regagné leurs foyers et les écoles ont rouvert dans les secteurs rebelles d’Alep, après la prolongation de 72 heures de la trêve dans la deuxième ville de Syrie dévastée par les combats.

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Dégâts après des bombardements dans un quartier est d'Alep, en Syrie, le 4 mai

"Grâce à Dieu, les bombardements se sont arrêtés et nous sommes retournés à l’école", confie le 7 mai Ahmed, un écolier de primaire dans la partie orientale d’Alep, tenue par les rebelles.

Une trêve initiée par Moscou et Washington dans la ville (nord), censée expirer le 30 avril à 01h01 locales a été prolongée jusqu’à au 3 mai à 00h01, a annoncé Moscou.

Encouragées par l’arrêt des bombardements qui ont fait près de 300 morts du 22 avril au 5 mai, des familles ont commencé à regagner leurs foyers, selon un correspondant de l’AFP sur place.

"Nous avions fui car il y a eu des massacres ici, les raids aériens étaient inouïs", a affirmé Abou Mohammad, père de six enfants, dans le quartier de Kallasseh, espérant ne pas devoir se déplacer de nouveau.

Les commerces et les écoles ont également rouvert dans les quartiers rebelles. "Presque tous les élèves sont revenus en classe", a indiqué Bara, un enseignant en primaire dans une école du quartier Chaar.

Importance capitale

Principal champ de bataille de la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans, Alep revêt une importance capitale. Pour les analystes, si le régime s’empare des quartiers rebelles, il remporterait la guerre.

Quant aux rebelles, un échec à Alep signifierait un coup quasi-fatal, alors que la montée en puissance des jihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, et du groupe État islamique (EI), qui contrôlent de vastes territoires, a éclipsé leur influence.

La guerre se poursuivait toutefois sur d’autres front dans la province d’Alep ainsi que dans les gouvernorats de Deir Ezzor (est), Damas, Homs (centre) et Deraa (sud), entre régime et rebelles, régime et jihadistes ou encore entre insurgés et jihadistes venus en grande partie de l’étranger.

Sont impliqués également dans le conflit, les Russes, le Hezbollah libanais et l’Iran au côté du régime, et la coalition internationale dirigée par les États-Unis qui soutient les rebelles et effectue des frappes aériennes contre l’EI.

Le 7 mai, les médias en Iran ont indiqué que 13 "conseillers militaires" iraniens ont été tués et 21 blessés ces derniers jours dans des combats qui ont opposé forces prorégime aux jihadistes d’Al-Nosra à Khan Toumane, une localité située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Alep.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces combats ont fait 119 morts (57 combattants du côté Al-Nosra et 62 côté prorégime).

Fronts de guerre

Dans la province centrale de Homs, des combats étaient en cours entre soldats et l’EI près du champ gazier d’al-Mahr. Dans le nord de la province d’Alep, six personnes dont des femmes et des enfants sont morts dans des frappes nocturnes menées vraisemblablement par des avions de la coalition sur deux fiefs de l’EI et 12 jihadistes de l’EI ont péri dans une bataille contre des rebelles, selon l’OSDH.

Le Front Al-Nosra est exclu, au même titre que l’EI des trêves.

Par ailleurs, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), réunissant les principaux groupes de l’opposition, Riad Hijab, a appelé le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon "à une intervention du Conseil de Sécurité pour garantir la sécurité des détenus de la prison de Hama". Les prisonniers, pour la plupart politiques, s’opposent à leur transfert vers un pénitencier de la région de Damas où auraient été exécutés de nombreux détenus.

L’ONU tente en vain depuis des mois de trouver un règlement à cette guerre qui a fait depuis mars 2011 plus de 270.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.

Le chef de Médecins sans frontières, Jérôme Oberreit, a plaidé pour que les pays voisins de la Syrie gardent leur frontière ouverte afin d’accueillir les populations civiles fuyant les combats.

Par ailleurs, trois journalistes espagnols enlevés il y a près de dix mois en Syrie ont été libérés et se trouvaient le 7 mai en Turquie d’où ils devaient être rapatriés le 8 mai, ont annoncé le gouvernement espagnol et la Fédération des journalistes du pays.

Il s’agit d’Antonio Pampliega, José Manuel López et Ángel Sastre. Madrid a assuré que cette libération avait été rendue "possible grâce à la collaboration de pays alliés et amis, spécialement dans la phase finale depuis la Turquie et le Qatar".

AFP/VNA/CVN

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