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Des civils au milieu de bâtiments détruits à Harasta, au Nord-Est de Damas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au moins 384.000 personnes, dont plus de 116.000 civils, ont péri dans le conflit, déclenché en mars 2011 avec la répression sanglante de manifestations prodémocratie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
À la veille du neuvième anniversaire de la guerre, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a déploré la durée et la nature "horrible" du conflit, "preuve d'un échec collectif de la diplomatie".
Le principal front de la guerre aujourd'hui, dans la région d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le Nord-Ouest, jouit depuis début mars d'une trêve précaire. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré cette semaine "une décennie de combats qui n'a apporté que des ruines et la misère". "Les civils payent le plus lourd tribut", a-t-il dit dans un tweet.
"On a tout perdu"
C'est à Deraa (Sud) que l'étincelle de la révolte est partie, en 2011 : des adolescents, inspirés par le Printemps arabe en Tunisie et en Égypte, avaient écrit sur les murs de leur école des slogans anti-Assad. Les manifestations ont gagné les grandes villes. Avec la répression, des factions rebelles sont apparues. Le conflit s'est encore complexifié avec la montée en puissance des jihadistes, notamment du groupe État islamique (EI), et l'intervention de puissances étrangères.
La guerre a provoqué l'exode de plus de 11 millions de personnes, déplacés et réfugiés, se pressant parfois aux portes de l'Europe. "Des centaines de milliers de personnes ont été arrêtées, kidnappées ou sont portées disparues. Les violations des droits humains, les crimes, les destructions et le dénuement ont atteint une échelle monumentale", s'est ému samedi 14 mars M. Pedersen.
Non seulement toutes les initiatives diplomatiques visant à mettre un terme à la guerre ont échoué, mais aujourd'hui pas moins de cinq armées étrangères interviennent d'une façon ou d'une autre en Syrie. Les troupes iraniennes et russes sont venues à l'aide du gouvernement, un temps affaibli face aux rebelles et aux jihadistes.
Les troupes américaines, stationnées aujourd'hui dans le Nord-Est où les Kurdes jouissent d'une semi-autonomie, ont activement participé à la lutte anti-EI, mais veulent aussi enrayer l'influence iranienne.
La Turquie voisine, qui soutient des groupes armés locaux, a elle déployé des soldats dans le Nord du pays, voulant, entre autres, éviter un nouvel afflux de réfugiés. La guerre a par ailleurs laminé les infrastructures du pays, entraînant des destructions estimées à quelque 400 milliards de dollars. "Il va falloir rétablir les services de base et rebâtir les hôpitaux et les écoles", notait le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Mais au-delà de la tâche titanesque de la reconstruction, l'organisation souligne qu'il sera "nécessaire d'aider la population à soigner les séquelles physiques et psychologiques de tant d'années de souffrance".
AFP/VNA/CVN