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Photo d'archives montrant des soldats américains sur la base irakienne de Taji, le 6 mars 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après l'attaque, la plus meurtrière recensée depuis plusieurs années contre une base abritant des soldats américains, des raids aériens ont visé des positions de supplétifs de l'Iran à la frontière entre l'Irak et la Syrie, a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Ces raids ont tué 18 paramilitaires irakiens, selon la même source.
Ces tirs de roquettes sont la 22e attaque depuis la fin octobre contre des intérêts américains en Irak. Ils n'ont pas été revendiqués, mais Washington, qui dirige la coalition internationale antijihadiste en Irak, attribue régulièrement ces attaques aux factions irakiennes pro-Iran.
Après les raids aériens, qui pourraient être des représailles, le spectre de nouvelles violences plane en Irak, où les tensions entre les deux grands alliés du pouvoir à Bagdad, Téhéran et Washington, ont déjà dégénéré ces derniers mois.
"Dix explosions"
Deux soldats, l'un américain et l'autre britannique, ainsi qu'un employé d'une entreprise sous-traitante américain, ont été tués mercredi soir 11 mars sur la base irakienne de Taji, au nord de Bagdad, a indiqué un responsable militaire américain.
Le Pentagone a confirmé dans un communiqué la mort de trois membres de la coalition, dont deux Américains. Douze autres personnes ont été blessées dans cette attaque, qui fait l'objet d'une enquête, a précisé le ministère américain de la Défense.
La coalition internationale antijihadiste emmenée par les États-Unis avait indiqué plus tôt que 18 roquettes avaient été tirées au total, faisant également 12 blessés, sans préciser leur nationalité.
La coalition compte des dizaines d'États membres, dont les États-Unis, qui ont déployé 5.200 soldats sur diverses bases militaires en Irak.
Quelques heures plus tard, "dix explosions" ont secoué une zone au sud de la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l'Irak, a rapporté M. Abdel Rahmane.
"Trois avions probablement de la coalition internationale ont visé des positions iraniennes et des factions armées alliées, dont le Hachd al-Chaabi irakien", a indiqué le directeur de l'OSDH, en référence à cette coalition de paramilitaires désormais intégrés aux forces régulières irakiennes.
Au moins "18 combattants irakiens" du Hachd al-Chaabi ont été tués, selon la même source.
Les attaques à la roquette contre des soldats, des diplomates ou des installations des États-Unis en Irak ont déjà tué un sous-traitant américain et un soldat irakien par le passé.
Marasme politique
Régulièrement, une ou plusieurs roquettes s'abattent sur des bases accueillant des soldats américains ou sur l'ultrasécurisée Zone verte de Bagdad, où est installée l'ambassade américaine. Mais le nombre de roquettes tirées mercredi 11 mars, confirmé par le Pentagone, est particulièrement élevé.
Deux jours après la mort d'un Américain dans les tirs de 30 roquettes sur une base militaire irakienne à Kirkouk (Nord) fin 2019, l'armée américaine avait frappé cinq bases, en Irak et en Syrie, d'une faction armée pro-Iran, les brigades du Hezbollah. Elle avait fait 25 morts dans ses rangs.
Les tensions s'étaient ensuite accentuées entre Washington et Téhéran, menant à l'assassinat à Bagdad du puissant général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien dans une frappe américaine, ainsi qu'à des bombardements iraniens de bases irakiennes abritant des soldats américains en représailles.
La coalition internationale formée contre le groupe État islamique (EI) en 2014 continue de combattre et d'apporter un appui aérien aux troupes irakiennes. Car si l'EI a perdu son territoire, il conserve des cellules clandestines toujours capables de mener des attaques.
Dimanche 8 mars, deux soldats américains avaient été tués dans des combats contre des jihadistes dans le Nord irakien, alors même que la coalition avait annoncé suspendre ses activités en Irak en raison des tensions entre Téhéran et Washington.
Le Parlement irakien a récemment voté l'expulsion des 5.200 soldats américains du pays, une décision qui doit encore être appliquée par le gouvernement. Mais l'Irak est plongé depuis des mois dans une crise politique et, depuis début octobre, en proie à un mouvement de contestation antigouvernemental inédit.
Le gouvernement démissionnaire depuis décembre n'a toujours pas été remplacé, faute d'accord au sein du Parlement le plus éclaté de l'histoire récente de l'Irak.
AFP/VNA/CVN