Des soldats du régime syrien dans le quartier de Chaar à Alep, le 7 décembre. |
Assiégés et acculés dans les derniers secteurs sous leur contrôle dans la partie orientale d'Alep, la deuxième ville du pays, les rebelles syriens ont eux appelé le 7 décembre à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours et à l'évacuation des civils pris au piège du déluge de feu.
Un appel à la trêve a aussi été lancé par six capitales occidentales, dont Washington, Paris et Londres, qui ont dénoncé la "catastrophe humanitaire" à Alep-Est, ainsi que "les actions de Damas".
Ce projet de cessez-le-feu a été discuté en soirée à Hambourg en Allemagne entre les chefs de la diplomatie américaine et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, dont le pays soutient militairement le pouvoir syrien, mais sans réelle avancée.
"Nous avons évidemment parlé de la situation terriblement difficile à Alep et avons échangé quelques idées. Nous avons l'intention de reprendre contact (le 8 décembre) matin pour voir où nous en sommes", a déclaré M. Kerry après une heure de tractations avec son homologue russe.
Les différents appels à la trêve ont peu de chances d'être entendus par le régime de M. Assad qui, fort de ses succès militaires, a exclu un cessez-le-feu dans la ville septentrionale, dans un entretien au journal syrien Al-Watan à paraître le 8 décembre.
"Sur le terrain (à Alep), il n'y a pas de trêve" aujourd'hui, a-t-il dit. "C'est vrai qu'Alep sera une victoire pour nous mais soyons réalistes, cela ne signifie pas la fin de la guerre. Néanmoins ce sera une étape énorme vers la fin" du conflit.
Pour lui, une défaite des opposants va "marquer un tournant dans la guerre", alors qu'Alep est le principal front du conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 300.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
Cinq ans et demi après le début de la guerre, le régime est en bonne position pour enregister sa plus importante victoire, en reprenant la totalité d'Alep, son ex-capitale économique, à la faveur d'une offensive dévastatrice lancée le 15 novembre.
Appuyés par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, les soldats qui contrôlent les quartiers occidentaux d'Alep, ont réussi à reprendre plus de 80% des quartiers rebelles dans la partie Est, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
AFP/VNA/CVN