Merkel lance son parti dans la bataille des élections de 2017

La chancelière Angela Merkel devrait être largement réélue mardi 6 décembre à la tête des conservateurs allemands et lancer la bataille pour les législatives de 2017 où elle vise un quatrième mandat avec l'objectif de faire échec au populisme croissant.

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La Chancelière allemande Angela Merkel répond aux questions des journalistes avant le congrès des délégués de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le 5 décembre à Essen

Quelque 1.001 délégués de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) réunis en congrès à Essen (Ouest) doivent adouber Angela Merkel, deux semaines après qu'elle a annoncé briguer un nouveau mandat de quatre ans à la tête du gouvernement, lors des élections qui auront probablement lieu en septembre prochain.

Après onze ans de pouvoir, la chancelière bat des records de longévité parmi les dirigeants des pays occidentaux et a désormais en ligne de mire les records nationaux de Konrad Adenauer (14 ans) et Helmut Kohl (16 ans).

Seule candidate à sa propre succession à la présidence de la CDU, la dirigeante de 62 ans devrait surtout définir, lors d'un discours très attendu mardi en milieu de journée, les grandes lignes de son programme pour le scrutin de 2017.

Incarner la continuité

Le vote des délégués pour lui accorder un XIXe mandat de présidente de la CDU est ensuite prévu en début d'après-midi. Lors de sa réélection en 2014, elle avait obtenu 96,7% des suffrages, l'un de ses meilleurs scores en 16 ans à la tête de ce parti, pilier de la vie politique d'Après-Guerre.

La Chancelière allemande Angela Merkel visite les installations pour la tenue du congrès des délégués de la CDU, le 5 décembre à Essen.
Photo : AFP/VNA/CVN

En annonçant fin novembre vouloir rester chancelière, Angela Merkel s'est contentée de généralités en promettant d'incarner la continuité face aux turbulences mondiales.

Elle s'est présentée en rempart devant la montée du populisme en Allemagne et dans le monde, en gardienne des valeurs démocratiques notamment après la victoire de Donald Trump aux États-Unis.

Le Brexit, la démission du chef du gouvernement italien Matteo Renzi après sa défaite au référendum de dimanche, mais aussi l'ascension de la responsable du parti d'extrême droite en France Marine Le Pen n'ont fait que renforcer les inquiétudes en Europe.

Mais celle qui a longtemps tergiversé avant de livrer ses intentions pour 2017 a aussi prévenu que la prochaine campagne électorale serait la plus difficile depuis la réunification du pays en 1990.

Depuis un an, Angela Merkel doit affronter des critiques sans précédent à son encontre suite à l'arrivée de 900.000 demandeurs en 2015, qui suscite inquiétudes dans le pays.

Prudente et toujours très rationnelle, l'ancienne physicienne voit son mandat assombri par l'ascension rapide d'une droite populiste et xénophobe dans un pays qui depuis la chute d'Hitler se pensait immunisée contre pareil phénomène.

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), créditée de 12% à 13% des voix, prospère sur les peurs d'une frange de la population, en particulier en ex-RDA, qui se sent déclassée socialement et rejette les élites.

AFP/VNA/CVN

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