Stratégie : développer les zones économiques maritimes

Les zones économiques maritimes (ZEM) figurent parmi les forces motrices pour faire du Vietnam un pays maritime puissant et riche, ainsi que pour protéger la souveraineté nationale. Ces dernières années, la construction de zones économiques littorales - dont les ZEM - a été essentielle dans la perspective d'une économie maritime contribuant de 53-55% au PIB et de 55-60% aux exportations nationales d'ici 2020.

Les zones économiques jouent un rôle important dans la restructuration de l'économie nationale, et surtout les ZEM. Depuis l'ouverture en 2003 de la zone économique ouverte de Chu Lai, le pays en compte 15 autres de Quang Ninh (Nord) à Cà Mau (Sud). Récemment, trois nouvelles ont été approuvées par le ministère du Plan et de l'Investissement : Dông Nam Quang Tri, Thai Binh et Ninh Co-Nam Dinh.

Selon la planification, le pays possèdera ainsi 18 zones économiques maritimes totalisant une superficie de 730.000 ha, soit 2,2% du territoire national. D'ici fin 2020, l'investissement dans le développement des infrastructures de ces zones atteindra 170.000 milliards de dôngs. Les zones existantes ont attiré 130 projets d'investissement direct étranger représentant 25 milliards de dollars (environ 500.000 milliards de dôngs), ainsi que 650 projets domestiques pour 537.000 milliards de dôngs. Elles emploient un grand nombre de travailleurs et appliquent nombre de nouvelles technologies pour des produits de forte compétitivité destinés au marché national comme à l'exportation.

Plusieurs de ces zones économiques contribuent beaucoup au développement socioéconomique local comme national, par exemple Chu Lai qui est un moteur de croissance pour la province de Quang Nam, mais aussi pour toute la région du Centre. Outre la création de milliers d'emplois, elle a contribué de 2.500 milliards de dôngs au budget local en 2010. Ce chiffre est prévu de 3.500 milliards de dôngs cette année et de 4.000 milliards en 2015.

Dans la province de Quang Ngai, la zone Dung Quât a apporté l'an dernier quelque 14.000 milliards de dôngs au budget de l'État, soit 28 fois plus qu'en 2005, sachant que cette année sa contribution devrait atteindre 20.000 milliards... Les zones économiques exploitent ainsi leurs atouts, notamment en attirant de grands projets industriels.

Des défis à relever

Selon des spécialistes, ces résultats ne correspondent cependant pas encore aux potentiels d'un pays riche de ressources maritimes tel le Vietnam. Le Dr Bùi Tât Thang, de l'Institut des stratégies de développement (ministère du Plan et de l'Investissement), a souligné que les ZEM n'ont toujours pas institué une coopération régionale.

Le chef du Département de gestion des zones économiques, Vu Dai Thang, explique que la planification et la création de ces zones économiques ne répondent pas aux besoins de développement et ne sont pas conforment pas aux potentiels des localités choisies. Parmi les zones approuvées, quelques-unes font ainsi défaut à trois critères de développement que sont l'attrait de projets moteurs, un port en eau profonde et un aéroport.

Un des défis, c'est le manque de capitaux. Quinze zones économiques ont reçu une dotation pour 2010 de 8.756 milliards de dôngs de l'État, au lieu de 40.000 milliards prévus par leur planification. Le développement de leurs infrastructures n'est pas ainsi assuré.

Une autre raison entravant le développement des zones économiques maritimes réside dans la pénurie de politiques privilégiées pour attirer des investisseurs domestiques et étrangers dans la réalisation des projets d'envergure.

Selon le ministère du Plan et de l'Investissement, seulement 9% de la superficie totale sont consacrés à la production. Les zones économiques sont normalement dix fois plus grandes que les zones industrielles, mais leur contribution au budget d'État est actuellement bien moindre.

La première ZEM nommée Chu Lai, qui a été créée en 2003, n'a attiré que 66 projets totalisant 1,7 milliard de dollars. Son homologue Dung Quât, qui est jugée comme la plus réussie du pays, ne se développe que grâce à la présence de la première raffinerie de Dung Quât.

Les ZEM doivent développer en priorité leurs infrastructures pour mieux attirer les investisseurs.

Selon le Dr Bùi Tât Thang, le Vietnam peut construire davantage de ZEM mais il faut choisir un secteur prioritaire pour l'investissement public. Le ministre du Plan et de l'Investissement, Bùi Quang Vinh, affirme que les localités doivent réviser les ZE qui seront développées en fonction des besoins de développement local et régional. Dans une conjoncture de manque de capitaux, il faut déterminer précisément les objectifs de chaque zone afin d'affecter correctement l'investissement. Le ministère du Plan et de l'Investissement élabore actuellement des critères de développement des ZEM, dans le cadre d'une prochaine stratégie de développement pour chacune d'entre elles.

Hà Minh/CVN

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