Souvenir : ma Francophonie nommée "alcarazas"

Une fois de plus, je me représente l'image de mon alcarazas dans ma mémoire, une bouteille dans laquelle la boisson reste toujours fraîche. Ainsi un "accompagnateur" que presque tous les élèves bilingues mettent dans leurs cartables avant d'aller à l'école primaire.

Soit dit en passant, ils suivent des cours durant toute la journée car ils apprennent à la fois les matières vietnamiennes et françaises. Évidemment, ces petits ne sont pas contents de travailler trop. Franchement, ils ne sont pas d'accord avec le choix de leurs parents, ceux qui doivent les encourager à aller à l'école tous les jours en leur donnant un alcarazas contenant du "bon goût". Ce dernier est soit un jus d'orange ou de tamarin, soit du lait ou une citronnade, etc. En effet, leurs mômes oublient soudainement de se plaindre puisqu'ils sont tous pressés de deviner "le mystère agréable dedans".

Ce cadeau est considéré depuis comme une raison pour laquelle ils aiment "la classe du cursus A ". Notamment, c'est le cas d'une petite fille, une élève qui parfois oublie ses cahiers à la maison sauf son alcarazas préféré, un truc qui rend sa journée plus agréable.

Contrairement à sa pensée au début de la rentrée, les jours se suivent et ne se ressemblent pas, les leçons de français avec des illustrations magnifiques font que l'on prend rapidement du plaisir. Elle garde présentes à l'esprit les images du Petit Tourloublanc, de gentils immeubles personnalisés, d'un monsieur Oribilis méchant et étrange avec le nez en tomate, les yeux en morceaux de concombre, les cheveux en spaghettis,etc. Surtout, elle rêve de trouver un amour sincère comme celui de l'histoire L'hippopotame amoureux de la girafe... Quelle imagination sort de ses livres ! Sa tête remplie d'un monde intéressant dès qu'elle ouvre son manuel intitulé La petite grenouille.

De plus, on dirait qu'elle est complètement fascinée en écoutant les chansons françaises diffusées par un appareil que l'enseignante apporte en classe chaque jour. Par conséquent, ces rythmes continuent à l'obséder hors des cours scolaires. Alors, fréquemment, elle rassemble ses petits cousins non-francophones dans la salle à manger pour leur apprendre à chanter même si elle ne sait pas encore comment écrire les mots de la parole ! Tout simplement à se mémoriser et répéter les sons à la française. Voilà, elle a l'air d'un vrai chef d'orchestre en faisant des gestes avec ses deux crayons. Et incontournablement, les chanteurs sont aussi les pauvres auditeurs.

Heureusement, une vraie occasion arrive quand on organise la fête de la Francophonie, elle y participe pour la première fois en jouant le rôle d'un héros. C'est bizarre de voir une fille couverte d'un costume tout noir d'un garçon et portant un masque aussi noir en papier. Malgré tout, dans cette occasion, elle prépare scrupuleusement avant de monter sur scène pour chanter "sa passion". Pour ainsi dire, elle est éprise du français tellement que sa timidité la quitte sans hésiter.

Toutefois, de plus en plus, elle s'aperçoit que la langue française est non seulement belle par sa mélodie mais aussi difficile par sa complexité. Chaque fois qu'elle sourit légèrement en chantant "elle était si jolie que je n'ose pas l'aimer lalala, elle était trop jolie que je n'ose pas l'obblier... ", cela lui permet d'évacuer le stress.

En fait, l'environnement où elle travaillait et travaille a toujours de forts accents de culture européenne, de civilisation française. Cette belle humeur la rend à l'aise comme si l'eau restait fraîche dans son chouchou alcarazas. Oui, c'est vrai, elle se sent comme l'eau fraîche dans cet espace intime. C'est pourquoi, elle s'efforce de bien travailler en désirant ardemment aller en France un jour pour découvrir elle-même l'origine de son "alcarazas".

Il est certain que dans ce milieu "alcarazas" elle possède sans doute les souvenirs les plus précieux, dont une chance de s'apercevoir "le premier avion", une occasion d'aller jusqu'au Nord du Vietnam pour participer au concours Dynamique... Et spécialement, une fois à l'université d'été à Nha Trang, elle en déduit que les jeunes de l'Indochine, voire de la Chine peuvent communiquer facilement en utilisant le français et tisser leur amitié en consolidant leur passion pour la langue de Molière.

En un mot, pour moi, la Francophonie est un milieu constitué non seulement par l'attachement, la créativité, le dynamisme mais aussi par la joie, le ravissement, et la félicité. Toutes ces émotions maintiennent mon enthousiasme depuis les premiers jours à l'école et me poussent à réaliser mes rêves. Abstraitement, ma Francophonie a une définition ressemblant à celle de mon cher alcarazas.

Et il est évident que "la Francophonie" devient aujourd'hui "un alcarazas" immanquable pour le long trajet de ma vie. En ce moment, d'une telle impression d'Archimède, au fond de mon cœur, j'entends le cri :

"Eureka ! Ma Francophonie !"

Sûrement, je l'ai trouvée, mon envie.

Duong Ngoc Anh, étudiante en 4e année

du département de français,

Université de Cân Tho/CVN

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