Nguyên Duy Tân, nostalgie du pays natal

Nguyên Duy Tân (photo ci-contre) est né le 18 novembre 1935 à Hô Chi Minh-Ville. Bien qu'il vive en France depuis 1951 et que son épouse soit française, il pense toujours à son pays d'origine et œuvre pour ce dernier, d'où il tire également son inspiration de poète.

M. Tân s'est vu décerner le grade de Chevalier des Arts et des Lettres le 14 juillet 2000, par la ministre de la Culture et de la Communication de l'époque, Catherine Tasca. Cette distinction veut honorer les personnes qui se sont illustrées par leurs créations dans le domaine artistique ou littéraire, ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement de la culture en France et dans le monde.

En effet, en tant qu'attaché d'administration centrale au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (1978-2001), rédacteur aux Notes bleues de Bercy à la Direction de la Communication (1982-1999), secrétaire (1982-1999), puis secrétaire général de la Commission spécialisée de terminologie et de néologie économique et financière (CSTN) et adjoint au Haut- fonctionnaire chargé de la terminologie (1999-2001), M. Tân, par sa contribution à l'information et à la création de termes nouveaux, a œuvré pour l'enrichis- sement de la langue française et son rayonnement dans le monde.

Depuis sa retraite en 2001, il participe encore activement aux travaux du groupe "Économie et Gestion d'entreprise" de la CSTN à Bercy.

Par ailleurs, M. Tân a pris part à une série d'activités bénévoles pour le Vietnam, en tant qu'ancien président de l'Alliance internationale (A.I., association reconnue d'utilité publique en 1968) des anciens et amis de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP), et membre de droit du conseil d'administration de la CIUP (2000-2001), puis vice-président du Conseil d'administration de l'Alliance internationale depuis 2003 jusqu'à présent.

Il est professeur de conversation française pour les étudiants étrangers et aussi les jeunes ingénieurs et doctorants vietnamiens vivant à la Cité universitaire, ou venant d'autres universités ou écoles d'enseignement supérieur ; il est responsable du Service de relecture des thèses et mémoires des résidents de la CIUP.

En partenariat avec l'APFA (Association pour la promotion du français des affaires), dont il est membre du jury des Mots d'Or, il organise à la Cité universitaire "La dictée pour tous" pendant la semaine de la langue française, habituellement tenue en mars.

M. Tân est aussi conseiller pour l'Union générale des Vietnamiens en France (UGVF) et membre d'autres associations humanitaires franco-vietnamiennes.

Nostalgie du pays natal

Quelles que soient les raisons d'un départ vers un pays étranger, quel que soit l'âge, l'absence du pays ou du village est toujours vécue avec nostalgie.

Certains, lorsqu'ils ont une grande sensibilité, sont capables de l'exprimer dans des poèmes qui évoquent des souvenirs qui ont plus ou moins disparu avec l'évolution du pays vers la modernité.

Mais si le lecteur prend la peine d'arrêter un instant "l'horloge du temps" en lisant ces vers, quel qu'il soit, où qu'il soit, il comprend que c'est à travers eux que s'exprime toute l'âme de son peuple, ici, le peuple vietnamien.

Nguyên Duy Tân, dans trois poèmes, après plus d'un demi-siècle loin de son pays natal, décrit les émotions qu'il éprouve encore au souvenir de son village ou du passage des saisons

Quel(le) Vietnamien(ne), mais aussi d'autres lecteurs, ne peuvent rester insensibles à ces quelques vers qui évoquent son village :

Ombre crépusculaire sur le village

Le crépuscule commence à couvrir les haies de bambou

Le chant des cigales résonne encore dans le hameau.

Le soleil rouge sombre sur les monts émeraude,

L'écho du son de la cloche d'une pagode lointaine

Fait vibrer légèrement le tulle du rideau.

Le passage des saisons :

Voix de Printemps
"O mon aimée, entends-tu " le Printemps,

Les fleurs de pêcher s'épanouir,

Les fleurs roses tendre vibrer

Sous la brise légère ?

"O mon aimée, entends-tu" le Printemps,,

Le flottement de ta gracieuse tunique

Sur le pont de bambou du village

Qui me plonge dans une douce rêverie ?

"O mon aimée, entends-tu"

Monter en toi l'ivresse de l'amour,

Sans te soucier des difficultés

Que rencontre la jeunesse ?

"O mon aimée, entends-tu"

Sous la vive clarté de la lune,

Mon cœur qui palpite,

Murmurant le vœu de notre amour éternel ?

Voix d'hiver

"O mon aimée, entends-tu" l'hiver ?

Le retour du vent humide et glacial,

La chute des feuilles une à une

A côté des barreaux de la fenêtre ?...

"O mon aimée, entends-tu"

Une vague tristesse qu'éveille à ton cœur

L'image du jeune homme candide

Que tu aimes depuis longtemps ?...

"O mon aimée, entends-tu"

L'affaissement de la voile d'une jonque sur le fleuve,

Le clapotis des vagues sur le flanc de l'embarcation,

Apporter la tristesse au voyageur solitaire ?

Lê Hà/CVN

13/3/2011

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