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Un TGV de la SNCF. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En plein milieu des vacances scolaires, la SNCF est contrainte de réduire la cadence de ses TGV Atlantique en raison d'un mouvement poursuivi depuis lundi 21 octobre par 200 agents du technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine), spécialisé dans la maintenance quotidienne des trains.
La directrice des TGV Atlantique, Gwendoline Cazenave, a fait part dimanche 27 octobre de son "incompréhension" face à "une situation de jusqu'au-boutisme" qui "pénalise les clients" dans la mesure où l'objet du désaccord, "un projet d'aménagement de leurs conditions de travail" a été "retiré dès mardi 22 octobre".
"Jusqu'à aujourd'hui nous avons réussi à maintenir un plan de transports très significatif, avec 80 à 90% des trains qui circulent mais à partir de demain on passe à un plan de transports de 30%", faute de maintenance, a-t-elle annoncé.
Ce mouvement très localisé a un impact majeur compte tenu du rôle stratégique du Technicentre dans l'exploitation au quotidien des TGV Atlantique.
"On est dans une situation de blocage parce que les agents nous demandent le paiement des jours de grève, ce qui est totalement impensable", mais aussi "une prime pour reprendre le travail", a affirmé Mme Cazenave.
Pour autant, "on continue à dialoguer", des "avancées" ont été réalisées sur le volet des conditions de travail "mais le paiement des jours de grève n'est pas possible", a-t-elle souligné.
"Réaction épidermique"
Concrètement, lundi 28 octobre deux allers-retours sont prévus sur la ligne Paris - Nantes, deux sur Paris - Rennes, quatre sur Paris - Bordeaux, et la SNCF desservira aussi "Toulouse, Hendaye, Poitiers, Quimper, Brest" afin que "chaque destination soit desservie même en nombre limité", a détaillé la directrice.
Les clients ont été, selon elle, contactés par courrier électronique et pourront se faire rembourser ou échanger sans frais leurs billets.
Selon Julien Troccaz, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail qui a appelé à cette grève et qui s'est exprimé plus tôt dans la semaine, les cheminots ont protesté contre "une remise en cause des conditions de travail par la direction sans aucune concertation" avec le personnel.
La direction du site avait annoncé une suppression des repos compensateurs pour le travail en soirée et le week-end, avait déclaré pour sa part Erik Meyer, également secrétaire fédéral de SUD-Rail. "Les agents ont eu une réaction épidermique, à la hauteur de la violence des annonces du management", avait-il jugé.
Ni Sud-Rail ni la CGT Cheminots n'ont pu être joints dimanche 27 octobre.
Ce nouvel épisode de perturbations intervient après une pagaille qui a débuté la veille des vacances scolaires après un accident d'un TER à un passage à niveau le 16 octobre dans les Ardennes. Cet incident avait déclenché une vague d'arrêts de travail de conducteurs et contrôleurs dans toute la France, sur la base du droit de retrait au nom de la sécurité.
Les syndicats réclamaient la présence d'un contrôleur à bord de tous les TER, ce que la direction a rejeté, leur présentant plusieurs mesures correctrices pour "encore mieux protéger" les "équipements d'alerte" des trains régionaux. Par ailleurs, la direction régionale de la SNCF assure qu'"il n'y a aucune perturbation prévue pour lundi 28 octobre" en ce qui concerne les TER en Provence-Alpes-Côte d'Azur, perturbés par un mouvement social dimanche 27 octobre.
En revanche, une grève est programmée à partir du 5 décembre par plusieurs syndicats de la SNCF contre la réforme des retraites. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, rencontrera le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye mardi 29 octobre.
Jeudi 31 octobre, une rencontre est également prévue entre M. Delevoye, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, et les syndicats de cheminots pour une première séance de concertation. Le lendemain, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, passera le flambeau à Jean-Pierre Farandou.