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Face à face sur le pont al-Joumhouriya de Bagdad entre policiers et manifestants, le 25 octobre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La contestation se poursuit en Irak. Des centaines de personnes ont à nouveau manifesté ce samedi 26 octobre sur la place Tahrir à Bagdad, où les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour les disperser, avant une réunion du Parlement consacrée à leurs revendications.
Vendredi 25 octobre, les violences ont fait plus de 40 morts, majoritairement dans le Sud de l’Irak. Nombre d’entre eux étaient des manifestants asphyxiés dans des incendies ou touchés par des balles alors qu’ils attaquaient des sièges de la puissante coalition des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, premier allié du gouvernement du Premier ministre Adel Abdel Mahdi. Dans la nuit du 25 au 26 octobre, des incendies et des attaques ont été rapportés dans plusieurs provinces du Sud du pays et des couvre-feux ont été déclarés.
La veille, le Premier ministre avait indiqué qu’aucune violence ne serait tolérée.
Samedi 26 octobre, les forces de sécurité ont à nouveau tenté de repousser les manifestants, majoritairement des jeunes et sans emploi, massés aux abords de la place Tahrir et du pont al-Joumhouriya qui mène à la Zone verte où siège le Parlement, en tirant des grenades lacrymogènes ou assourdissantes.
Les manifestants réclament des changements radicaux : une nouvelle Constitution et une classe politique renouvelée dans le 12e le plus corrompu au monde.
Le grand ayatollah, qui passe pour faire et défaire les Premiers ministres, a lui aussi appelé à des réformes et à la fin de la corruption, l’une des revendications premières des manifestants.
Le gouvernement promet des changements
Ce matin, les députés doivent "discuter les revendications des manifestants, les décisions du Conseil des ministres et la mise en œuvre des réformes", selon l’ordre du jour de la séance fixée à 10h00 GMT au siège du Parlement dans la Zone verte.
Les autorités ont promis d’engager des réformes quand le premier épisode de la contestation sociale s’est soldé par plus de 150 morts, quasiment tous des manifestants, entre le 1er et le 6 octobre.
Jusqu’ici, le Parlement a été paralysé par les divisions, et les séances précédentes, qui devaient mener à un remaniement ministériel maintenant annoncé pour la semaine prochaine, ont dû être annulées ou levées avant leur fin faute de quorum.
Juste après la reprise jeudi soir 24 octobre de la contestation, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi s’est adressé dans la nuit à la nation plaidant pour des réformes, notamment du système d’attribution des postes de fonctionnaires.
Dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans, il a aussi appelé à abaisser l’âge légal des candidats aux élections pour favoriser le renouvellement d’une classe politique conspuée dans la rue et accusée de corruption.
Le président du Parlement, Mohammed al-Halboussi, a annoncé samedi 26 octobre avoir rendu visite aux manifestants de la place Tahrir dans la nuit.
AFP/VNA/CVN