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Marco Odermatt dans la descente de Bormio, le 28 décembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Affichée en octobre, son ambition de gagner "une médaille aux Jeux ou un globe" apparaît presque modeste au vu de son début de saison, avec sept podiums dont quatre victoires et 276 points d'avance au classement général de la Coupe du monde sur le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, sacré en 2019-2020.
Le grand blond de 24 ans a déjà relégué à 423 points le tenant du titre, le Français Alexis Pinturault, après lui avoir livré un duel haletant la saison dernière en revenant à 31 points juste avant les finales de mars à Lenzerheide, dans le canton suisse des Grisons, pour s'incliner lors de l'ultime géant.
Si l'avènement d'"Odi" ne surprend personne, tant l'enfant de Nidwald avait éclaboussé de sa classe les Championnats du monde juniors de Davos en 2018 (cinq titres sur six possibles), sa vitesse de progression impressionne.
Sur une jambe
Où sont les limites d'un skieur capable de remporter le super-G de Beaver Creek tout en écrasant le circuit de géant (trois victoires et une deuxième place en quatre courses), y compris sur le tracé de Val d'Isère plutôt promis aux techniciens, et de n'être devancé que par l'Italien Dominik Paris sur la descente de Bormio ?
"Je pense que la première étape, c'était simplement de réaliser que je pouvais rivaliser avec les meilleurs dans mes trois disciplines (...) ça m'a donné de la confiance", expliquait-il en début de saison. Dans un circuit masculin où la majorité des skieurs cumulent au mieux deux spécialités, tant vitesse et technique imposent des préparations physiques, des réglages techniques et des calendriers différents, la polyvalence d'Odermatt vaut désormais celle de Pinturault, qu'il admirait adolescent.
Le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde sur le tracé du super-G de Bormio, le 29 décembre 2021. |
Puissant mais plus fluet que la moyenne des descendeurs (1,84 m pour 82 kg), le skieur formé sur les rives du Lac des Quatre Cantons, dans le centre de la Suisse, se démarque par ses lignes très directes et ses talents d'équilibriste, lui qui a rattrapé sur une jambe une faute lors de sa dernière course de l'année, le super-G de Bormio (8e).
Baptême à Wengen
Si aucun de ses huit succès en Coupe du monde n'a été remporté chez lui, il aura quatre occasions d'ouvrir son compteur helvétique en huit jours, avec le géant d'Adelboden (samedi 8 janvier), puis le super-G (jeudi 13) et les deux descentes de Wengen (vendredi 14 et samedi 15), autant d'étapes légendaires du Cirque blanc.
Impuissant l'an dernier à Adelboden face à la suprématie d'Alexis Pinturault, double vainqueur en géant, Odermatt semble mieux armé cette année pour dompter la "Chuesnisbärgli", ses changements de rythme incessants, ses dévers et son mur final à 60%. Il pourra souffler dimanche 9 janvier, quand les slalomeurs entreront en piste, et préparer son baptême tardif à Wengen, dans la vallée voisine - après une saison 2019-20 perturbée par une opération du genou, puis l'annulation des deux courses prévues en 2021 à cause d'un foyer local de COVID-19.
Les deux descentes du Lauberhorn - la plus ancienne et la plus longue piste du circuit mondial - paraissent difficilement accessibles à un novice, tant il faut d'expérience pour déjouer ses multiples pièges, avec une lucidité altérée par la durée de l'effort. Mais pour la deuxième fois seulement après 1994, la station oberlandaise a ajouté un super-G à son programme en reprenant une épreuve annulée à Bormio, offrant au jeune Suisse l'écrin parfait pour un nouveau duel avec Kilde.
AFP/VNA/CVN