Foot : COVID, CAN... Les clubs européens avancent sur un fil en janvier

Pour le football européen, janvier rime avec danger : privés des internationaux africains partis disputer la CAN et diminués par de nombreuses contaminations au COVID-19, les clubs aux effectifs décimés sont contraints de demander des reports, de convaincre les derniers réticents au vaccin et d'ajuster leur mercato.

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Le défenseur Abdou Diallo et le milieu Idrissa Gueye au Camp des Loges, le centre d'entraînement du PSG, le 17 décembre 2021, s'apprêtent à disputer la CAN avec le Sénégal.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dix-huit matches de Championnat repoussés en Angleterre, 80 joueurs positifs en Serie A, des clusters géants dans de nombreuses écuries comme à Manchester City, le centre d'entraînement provisoirement fermé à Liverpool... Le foot européen n'échappe pas à la vague Omicron, responsable de multiples mises à l'isolement au retour des fêtes.

Ce nouveau bond des contaminations survient dans une période déjà tendue du calendrier, car il s'ajoute aux nombreux départs de joueurs pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN), qui débute dimanche au Cameroun.

"J'entraîne une équipe réserve"

En Angleterre, si Liverpool est particulièrement handicapé avec les absences de ses stars africaines Mohamed Salah et Sadio Mané, certains clubs, pourtant contraints de libérer leurs joueurs, sont allés au bras de fer avec les sélections.

C'est le cas de Watford. Le club s'est vu reprocher par la Fédération sénégalaise de tenter de "bloquer" son ailier sénégalais Ismaïla Sarr, finalement libéré, tandis que son attaquant nigérian Emmanuel Dennis a pu être retenu par son club, celui-ci expliquant que les "Super Eagles" ne l'avaient pas convoqué "à temps".

Les stars de Liverpool, Sadio Mané et Mohamed Salah, en déplacement à West Bromwich le 16 mai 2021, vont disputer la CAN avec le Sénégal et l'Égypte.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Bologne, forfait jeudi 6 janvier contre l'Inter Milan pour la 20e journée de Serie A, l'inquiétude est aussi de mise. "C'est une situation difficile. Avec les cas de Covid, les blessés et la CAN, il manque douze joueurs", a résumé l'entraîneur Sinisa Mihajlovic, avant de plaisanter : "Il faut voir le bon côté : je suis devenu l'entraîneur le mieux payé au monde, j'entraîne une équipe réserve en gagnant beaucoup d'argent."

Face à cette situation, les demandes de reports se multiplient, comme à Bordeaux, Lorient, Liverpool ou au Bayern Munich, le club allemand ayant dû faire venir des joueurs de 16 ans pour compléter l'équipe.

Certains clubs, de leur côté, pestent contre le protocole médical. "Nous n'avons pas encore appris à vivre avec le COVID", a récemment pointé l'entraîneur de Francfort, Oliver Glasner. "Imposer 14 jours de quarantaine à des gens qui n'ont aucun symptôme : là, on pourrait améliorer les choses".

L'Inter a de son côté demandé plus de "clarté" sur le règlement : actuellement en Serie A, il revient à la justice sportive de statuer après coup sur le sort des rencontres, la Ligue refusant d'officialiser le moindre report en amont...

Conséquences sur le mercato

En France, la Ligue a amendé son protocole en raccourcissant la durée d'isolement des joueurs vaccinés, passée de dix à sept jours, voire cinq en cas de nouveau test négatif. Mais cela n'est pas du goût de tous : Bordeaux a regretté jeudi 6 janvier que des joueurs précédemment contaminés mais toujours positifs ne soient pas comptabilisés pour statuer sur un report.

Les clubs français risquent par ailleurs de devoir faire face au pass vaccinal obligatoire, qui pourrait, dès le 15 janvier, priver de compétition les joueurs les plus réticents face au vaccin (5% de non-vaccinés en L1).

"J'ai commencé à leur en parler. S'ils veulent jouer au football en compétition, ils n'auront pas le choix. Est-ce qu'ils se vaccineront à contre-coeur? Certainement", explique le médecin de Bordeaux, Thierry Delmeule, qui compte deux joueurs non-vaccinés dans l'effectif.

L'état vaccinal des footballeurs risque même de devenir un critère important lors du marché des transferts, ouvert tout au long du mois de janvier. "Cela aura son influence, indubitablement", avait assuré mi-décembre Jürgen Klopp, l'entraîneur de Liverpool. "Si un joueur n'est pas vacciné du tout, il est une menace constante pour nous tous."

Le mercato s'annonce aussi perturbé par le risque de contaminations. Les clubs laisseront-ils partir des joueurs en manque de jeu mais potentiellement utiles en cas de cluster ? "Les clubs ont du mal à laisser leurs joueurs, parce que le spectre du COVID plane sur ces clubs, aussi", a constaté Pascal Dupraz, l'entraîneur de Saint-Étienne. "Il faut nous armer de patience."


AFP/VNA/CVN

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