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La joie des Français, vainqueurs du Pays de Galles, le 22 février 2020 à Cardiff. |
Après avoir avalé les Anglais (24-17) puis croqué les Italiens (35-22), le XV de France enchaîne donc un troisième succès de rang et prend temporairement la tête du Tournoi 2020. Un exploit majuscule. L'Irlande, seule autre équipe invaincue, se déplace en Angleterre dimanche 23 février.
Le dernier succès français au pays de Galles remontait donc au 26 février 2010. Quasiment dix ans jour pour jour. C'était, déjà, lors de la 3e journée et, sur la route de leur neuvième et dernier Grand Chelem, les Bleus de Marc Lièvremont s'étaient imposés 26-20 grâce à deux interceptions d'Alexis Palisson et François Trinh-Duc en première période puis à la réussite au pied de Morgan Parra (trois pénalités, deux transformations).
À Cardiff, portés par un Romain Ntamack XXL, auteur de dix-sept points (un essai, deux pénalités, trois transformations), les Bleus ont décroché la dix-huitième victoire française au pays de Galles de l'histoire.
"Nous savions que nous étions capable de maintenir l'intensité, de jouer comme ça. La manière dont on travaille, dont on étudie les standards... Nous savions que, après ces onze entraînements et ces deux matches du Tournoi, nous étions capables d'aller matcher avec eux jusque dans les arrêts de jeu", s'est ravi Fabien Galthié, pas bégueule.
En 2014 puis en 2016, les Bleus avaient commencé leur Tournoi avec deux succès avant que les Gallois ne mettent fin aux rêves bleus (27-6 puis 19-10). En 2020, les Français ont donc brisé le sort. Avec brio. Aussi pragmatiques que réalistes, les hommes de Fabien Galthié ont passé le test de personnalité promis. Et démontré qu'il ne s'agissait pas d'un feu de paille.
Solidité défensive
Dans l'enfer du Millennium, ils se sont confirmés, malgré 625 sélections d'écart entre les deux XV de départ (859 contre 234), les progrès entrevus au Stade de France, d'abord contre le XV de la Rose puis contre la Squadra Azzurra.
Mais cette fois, ils y ont ajouté un brin de vista, à l'image des essais 100% Montpellier d'Anthony Bouthier (7e), le premier en Bleu pour l'arrière, et de Paul Willemse (30e). Mieux, ils ont retrouvé une certaine solidité défensive, notamment en tenant bon pendant plus de cinq minutes sur leur ligne, alors que les Gallois pilonnaient l'en-but français.
La preuve ?À la mi-temps, les Bleus menaient 17-9 mais, surtout, 108 plaquages à 51. De quoi donner le sourire à Shaun Edwards, l'entraîneur de la défense française de retour au pays de Galles où il a passé onze ans à façonner les Diables Rouges. Et ni les sorties, coup sur coup, de leur pilier Cyril Baille (41e) sur blessure puis de leur meilleur joueur depuis deux matches Grégory Alldritt (40e) sur un carton jaune, n'ont semblé faire déjouer ces Bleus-là.
"Je pense que l'apport du banc a été déterminant. On s'est parlé à la mi-temps, on s'est dit deux ou trois choses. Le banc a fait beaucoup de bien aujourd'hui: on n'a pas gagné à quinze ou seize mais à vingt-trois. C'est un groupe, une équipe et chacun a apporté sa pierre à l'édifice. On n'a rien lâché, ça a été dur jusqu'à la 80e", a confié le capitaine Charles Ollivon.
Même avec treize pénalités concédées (contre sept seulement pour les Gallois), les Français se sont imposés. La marque des grands ? Il reste deux matches, contre l'Écosse le 8 mars à Edimbourg et face à l'Irlande le 14 mars au Stade de France, pour renouer avec la victoire finale dans le Tournoi, que la France attend, elle aussi, depuis dix ans.