>>Vent: cinq départements du Grand Est placés en vigilance orange
Des centaines de tonnes de rochers se sont effondrées sur des maisons des Mées, dans les Alpes-de-Haute-Provence le 2 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Miracle" pour les pompiers : l'éboulement vers 16h15 de centaines de tonnes de rochers sur des maisons des Mées, dans les Alpes-de-Haute-Provence, n'a fait "a priori" aucune victime, à l'exception de deux personnes choquées. En cause, selon la préfecture du département, placé dimanche en vigilance orange pluie-inondations par Météo-France : "les conditions météorologiques très défavorables de ces derniers jours" qui ont rendu une partie du terrain instable. "Les pompiers m'ont dit d'évacuer car la maison était menacée et il y avait un risque d'incendie", a témoigné Sihane, 40 ans, dont la maison est en contrebas des "Pénitents", ces énormes rochers qui surplombent le village et évoquent la silhouette de moines en procession, et dont l'un s'est effondré lundi 2 décembre.
Les routes d'accès ont été bloquées et les recherches se poursuivaient dans la soirée dans le village où le ministre de l'Intérieur Christophe Christophe Castaner s'est rendu brièvement. Quelques heures plus tôt, il était à proximité de Marseille, pour rendre hommage aux trois secouristes morts dans la nuit de dimanche 1er décembre à lundi 2 décembre dans la chute de leur hélicoptère Dragon 30 alors qu'ils allaient porter secours à des victimes d'intempéries. Un pilote de la sécurité civile, un mécanicien opérateur de bord et un secouriste des pompiers des Bouches-du-Rhône ont péri dans l'accident. "C’est une épreuve pour la sécurité civile mais ils se redresseront, ils ne baisseront pas les bras", a déclaré le ministre.
L'hélicoptère s'est écrasé dans les collines du massif de la Nerthe, au nord de Marseille pour une raison encore inconnue, dans une région qui n'avait pas été placée en alerte rouge par Météo-France. Il devait secourir des personnes dans les zones les plus touchées par les intempéries dimanche, le Var, où trois personnes sont mortes, et les Alpes-Maritimes, placés en alerte rouge par Météo-France. Parmi les victimes dans le Var, un berger à Saint-Paul-en-Forêt et le propriétaire d'une pension pour chevaux à Fréjus qui tentait de sauver ses bêtes. Une femme a également été retrouvée morte dans sa voiture. Et le bilan pourrait encore s'alourdir, une femme de 61 ans étant toujours portée disparue lundi soir dans ce même département.
"Sous le choc"
En une dizaine de jours, 12 personnes sont mortes dans le Sud-Est de la France lors de deux épisodes méditerranéens - pluies diluviennes, inondations, vent - qui se sont succédé à une semaine d'intervalle et ont engendré des alertes rouge de Météo-France.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avec le Préfet Pierre Dartout sur les lieux du crash meutrier d'un hélicoptère de la protection civile. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'alerte rouge est levée, mais laisse derrière elle des terres dévastées et endeuillées par les inondations. Mes pensées à tous ceux qui ont subi ces dernières semaines les intempéries dans le Sud. En particulier aux familles et proches de nos concitoyens qui y ont perdu la vie", a réagi sur Twitter le chef de l'État, Emmanuel Macron. Des animaux ont également payé un lourd tribut à ces intempéries, comme ces dizaines de moutons morts noyés dans un élevage de Pertuis, dans le Vaucluse, où des pompiers les ont ramassés sous le regard attristé de leurs éleveurs lundi après-midi 2 décembre.
Dans les Alpes-Maritimes, ce sont plusieurs dizaines de clients de la station de sport d'hiver d'Isola 2000 qui se sont retrouvés coupés du monde lundi soir 2 décembre après que la route nationale redescendant dans la vallée a été coupée à la circulation en raison d'un éboulement provoqué par les intempéries. À Mandelieu-la-Napoule, une des villes des Alpes-Maritimes les plus touchées, des habitants et commerçants nettoyaient lundi à coup de raclettes et de pelles la boue. "Le centre-ville, c'est de la gadoue, on est un peu sous le choc", a décrit Claudie, 71 ans, lasse de ces inondations à répétition.
Cette fois-ci, aucune victime n'a été enregistrée à Mandelieu, contrairement à 2015, quand huit personnes avaient trouvé la mort dans un épisode similaire. Mais pour ses habitants le traumatisme est ravivé. Josiane Dubochet, ambulancière, est au bord des larmes. La semaine dernière, elle a frôlé l'accident sur une route submergée et pense sérieusement à déménager : "Je ne veux pas y laisser ma peau".