Plusieurs indicateurs sont venus apporter des signaux positifs vendredi. L'indice composite des directeurs d'achat (PMI), qui synthétise l'activité des secteurs manufacturiers et des services dans la zone euro, s'est ainsi redressé pour le cinquième mois consécutif en juillet, à son plus haut niveau depuis 10 mois. Il s'est établi à 46,8 points, contre 44,6 points en juin. "Ces données font un pas encourageant en direction de la reprise", a souligné Chris Williamson, économiste de la société Markit, qui publie l'indice.
Elles "nourrissent les espoirs d'un possible retour à la croissance dans la zone euro d'ici la fin de l'année", a renchéri Howard Archer d'IHS Global Insight.
Autre facteur d'optimisme, le baromètre de confiance Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, première économie de la zone euro, est de nouveau remonté en juillet. Il affiche un niveau supérieur aux attentes, de 87,3 points contre 85,9 points en juin.
Du coup, les économistes n'excluent pas une reprise dès cette année, alors que jusqu'ici les responsables européens tablent sur une sortie de la récession courant 2010.
Dans ses dernières prévisions en mai, la Commission européenne (CE) s'attend à un recul de 0,7% du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, puis de 0,3% au troisième trimestre et de 0,1% au quatrième, après la baisse record de 2,5% au premier trimestre. Cependant, la situation sur le marché de l'emploi reste inquiétante.
L'économie européenne a continué à perdre des emplois en juillet, même si le rythme de ces pertes d'emplois ralentit pour le troisième mois consécutif, selon l'indice PMI. Et le chômage a continué à augmenter au deuxième trimestre en Espagne, qui affiche le plus fort taux de l'UE, pour atteindre à 17,92%, selon de nouveaux chiffres.
Le chômage, qui réagit toujours avec décalage par rapport à l'évolution de la conjoncture, devrait continuer à grimper dans les prochains mois, selon la CE. Certte dernière s'attend à ce qu'il atteigne un taux de 9,9% en zone euro cette année, puis de 11,5% en 2010.
Les citoyens européens eux aussi sont préoccupés. Selon un sondage publié vendredi par la CE, près des deux tiers d'entre eux (61%) pensent que le pire de la crise reste à venir en matière de chômage, et un tiers (32%) de ceux qui travaillent sont "très inquiets" pour leur emploi.
Les incertitudes demeurent par ailleurs sur la date de la reprise économique. L'enquête PMI "montre toujours une contraction de l'activité, et l'environnement économique et financier de la zone euro continue à être très difficile", souligne Howard Archer.
AFP/VNA/CVN