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La rotation riz/sésame permet d’améliorer la qualité des terres et d’éliminer les mauvaises herbes. |
N’exigeant pas beaucoup d’eau, le sésame supporte bien la sécheresse et peut s’adapter à des conditions pédologiques difficiles. La rotation riz/sésame permet non seulement d’augmenter les rendements mais de favoriser aussi les cultures rizicoles suivantes.
Culture du sésame à Cân Tho
Concrètement, la culture du sésame dans des parcelles de riz améliore la qualité de la terre, élimine les mauvaises herbes, maladies et insectes nuisibles. Lê Thanh Phong, un agriculteur domicilié dans l’arrondissement de Thôt Nôt de la ville de Cân Tho, applique cette technique. Sur ses 21.000 m² de terrain, il cultive sésame et pastèque.
"Cette année, la sécheresse est plus importante que les précédentes, et comme mes rizières sont plus hautes que les autres, j’en ressens d’autant plus les effets. J’ai cultivé du sésame sur 18.000 m² et de la pastèque sur les 3.000 m² restants", a-t-il informé.
L’année dernière, ses 5.000 m² de sésame ont donné un bon rendement. Chaque 1.000 m² de terrain lui a rapporté 7 millions de dôngs. Pham Van Kiêu, un autre agriculteur de l’arrondissement de Thuân An, s’est aussi lancé dans la culture du sésame. "Pour la prochaine saison été-automne, j’ai cultivé du sésame sur 5.000 m². Cela me permet d’économiser des frais d’entretien et d’arrosage, sans compter que le rendement est deux à trois fois plus élevé que la riziculture", a-t-il affirmé.
Après le semis, le sésame nécessite 75 jours avant d’être récolté. Le fait de le sécher au soleil permet de le préserver plus longtemps. Si le taux n’est pas élevé, on peut le garder et attendre que les prix remontent. C’est un autre de ses avantages.
La seule difficulté que rencontrent les agriculteurs dans la culture du sésame, c’est qu’il n’existe aucune entreprise en charge de l’achat de ce produit. Aussi, le prix est instable et diminue parfois au cours de la récolte. Cette année, la superficie de sésame dans l’arrondissement de Thôt Nôt sera de plus de 580 ha, soit 50 ha de plus par rapport à l’an passé.
Selon Nguyên Thi Mai, chef adjointe du Bureau de l’économie de l’arrondissement, les autorités locales mettent l’accent sur le soutien envers les agriculteurs dans la restructuration des cultures dans le but d’économiser de l’eau, de s’adapter aux conditions défavorables et de mieux répondre à la demande du marché.
Jusqu’à mi-février, l’arrondissement comptait 200 ha de parcelles où est appliquée la rotation riz/sésame et ce chiffre augmentera certainement ces prochaines années.
Plantation de jacquiers à Dông Thap
Un kilo de jacquier se vend au moins 10.000 dôngs. |
Vu que certains terrains ne permettent pas une bonne culture du riz, nombreux sont les agriculteurs qui se tournent vers le jacquier thaïlandais. Mi-février, on en dénombrait 1.000 ha dont 200 dans le district de Châu Thành et 100 dans celui de Thap Muoi.
Nguyên Van Công, domicilié dans la commune de Phu Quy du district de Thap Muoi, cultive depuis trois ans 2.000 m² de jacquiers. Avant, cette partie était réservée à la riziculture mais les rendements étaient trop bas. Grâce à la culture de cet arbre fruitier, les revenus et la qualité de vie de sa famille se sont améliorés. Trois jacquiers rapportent en effet autant que 1.000 m² de rizières.
Par rapport à d’autres arbres du même type, le jacquier peut être planté de manière dense, en moyenne 1.000 pieds par hectare. En termes de rendement, un hectare donne 40 à 50 tonnes de fruits chaque année. Si ce fruit se vend à 10.000 dôngs le kilo, 500 millions de dôngs peuvent être engrangés par hectare tous les ans.
Nguyên Van Hai, habitant de la commune de Phu Diên, a remplacé un hectare de rizières par des jacquiers, qui lui rapportent en moyenne 600 millions de dôngs. Beaucoup d’agriculteurs ont opté pour cette variété car son fruit est populaire et se vend à prix élevé. En plus, le jacquier thaïlandais s’adapte bien aux conditions pédoclimatiques de la province de Dông Thap.
Il donne en moyenne de 2 à 3 fruits à par récolte (quatre fois par an), chacun de 4 à 9 kilos. Outre les fruits frais, bon nombre de foyers locaux proposent du jacquier séché à l’exportation.
Mai Quynh/CVN