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>> Plus de 33.000 morts, aide de l'ONU en Syrie
>> Des sauvetages miraculeux une semaine après le séisme en Turquie et en Syrie
Des secouristes transportent une femme sortie vivante des décombres d'un immeuble effondré, le 12 février à Hatay, en Turquie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je salue la décision aujourd'hui du président syrien Bachar al-Assad d'ouvrir les deux points de passage de Bab Al-Salam et Al Ra'ee entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie pour une période initiale de trois mois", s'est félicité le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué.
Les appels à ouvrir de nouveaux points de passage entre la Turquie et le Nord-Ouest de la Syrie, dont certaines zones sont contrôlées par la rébellion, s'étaient multipliés ces derniers jours.
Bachar al-Assad a annoncé sa décision au chef humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, qu'il a rencontré lundi 13 février à Damas, au moment où le Conseil de sécurité était réuni pour évoquer le sujet.
L'ouverture des deux nouveaux points de passage "va permettre à plus d'aide d'entrer, plus vite", s'est réjoui Antonio Guterres.
"Ce sera très simple", a commenté l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, à l'issue de la réunion du Conseil de sécurité. "Soit les deux points supplémentaires fonctionnent, et c'est bien (...) Il ne devrait y avoir aucun obstacle à franchir. Si ce n'est pas le cas, si ça ne marche pas, je pense que le Conseil de sécurité devra se remettre au travail", a-t-il prévenu.
"Si le régime est sérieux à ce sujet, si le régime est prêt à passer des mots aux actes, alors cela serait une bonne chose pour le peuple syrien", a de son côté réagi Ned Price, le porte-parole du département d'État américain.
Des survivants retrouvés
Un survivant est évacué après avoir été retrouvé dans les décombres d'un immeuble à Hatay, en Turquie, le 13 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie", avait auparavant reconnu M. Griffiths sur Twitter. "Ils se sentent à juste titre abandonnés" en voyant que l'aide humanitaire n'arrive pas, et il faut "corriger cet échec au plus vite".
Avant le séisme, la quasi-totalité de l'aide cruciale pour plus de quatre millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie était acheminée à partir de la Turquie par le poste frontière de Bab al-Hawa, dans le nord-ouest, jusqu'à ce jour le seul point de passage opérationnel.
Autre lueur d'espoir une semaine après le désastre, des victimes continuaient d'être retrouvées vivantes dans les décombres en Turquie.
Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même "doubler" selon l'ONU: il s'élevait lundi soir à 35.331 morts - 31.643 morts dans le Sud de la Turquie, selon l'Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3.688 morts en Syrie.
"72.663 personnes pourraient avoir perdu la vie et 193.399 personnes pourraient être blessés", selon un rapport de l'association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs. Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards d'USD", indique la même source.
Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris à l'aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi lundi 13 février la frontière turco-syrienne.
"Je n'ai rien pu faire", dit Abdelbaset Khalil, un infirmier anesthésiste syrien de la ville de Harim, dans la province d'Idlib tenue par les rebelles et frontalière de la Turquie, dont l'épouse et les deux filles ont été tuées dans le séisme alors qu'il se trouvait déjà au travail.
Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri en Syrie et d'autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d'Arabie saoudite.
Dans le sud de la Turquie, où l'aide afflue désormais, les sauveteurs ont extrait de nouveaux survivants des décombres.
Ces sauvetages sont inespérés, car ils sont intervenus bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe.
Cinq jours bloqué
Dans les ruines d'un immeuble détruit par le séisme à Hatay, en Turquie, le 13 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au cours de la nuit de dimanche 12 février à lundi 13 février, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 h à Gaziantep.
Au total, plus de 34.000 personnes travaillent encore à la recherche de survivants, a souligné le vice-président turc Fuat Oktay.
Mais les centaines de milliers de sans-abris doivent devenir désormais la priorité.
Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants et 400.000 évacuées, a ajouté Fuat Oktay.
À Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d'abandon, les secours sont désormais organisés.
À Kahramanmaras, à l'épicentre du tremblement de terre, 30.000 tentes ont été dressées, et 48.000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11.500 dans des salles de sport, a fait savoir le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu.
Une forte présence policière et militaire est dorénavant visible, les autorités précisant qu'il s'agit d'empêcher les pillages, après des incidents ce week-end.
Désormais, d'après les équipes de l’AFP, à Antakya comme à Kahramanmaras, l'aide afflue.
Dans le même temps, les opérations de recherche ont pris fin à Şanlıurfa, Kilis, Osmaniye et Adana, selon les médias turcs.
En revanche, a noté le ministre de l'Intérieur, elles se poursuivent en 308 endroits à Kahramanmaras.
AFP/VNA/CVN