Une opération chirurgicale à l’hôpital de Phô Nôi, province de Hung Yên (Nord). |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
L’année dernière, le secteur de la santé a connu de nombreuses affaires qui ont ébranlé l’opinion publique. On peut citer celles du salon de chirurgie esthétique Cat Tuong (Hanoi), dont le propriétaire n’a pas hésité à jeter dans le fleuve Rouge une patiente décédée, du décès de trois nouveau-nés après leur vaccination à Quang Tri (Centre), de la falsification d’analyses médicales à l’hôpital de Hoài Duc (Hanoi)...
Ces affaires ont témoigné d’une négligence dans la surveillance du fonctionnement des établissements hospitaliers. Selon un représentant du ministère de la Santé, si ce dernier a une part de responsabilité, la plus importante revient aux localités et aux services locaux de la santé.
Actuellement, le ministère de la Santé gère 38 hôpitaux. Il est chargé également de diriger, de guider, d’organiser et de surveiller la bonne application des textes de loi.
«Ces affaires sont imputables à une faible surveillance. Afin d’y remédier, il faut renforcer les contrôles, couplés à des sanctions fortes», a affirmé la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên.
Selon des experts, le ministère de la Santé mène chaque année des activités de contrôle dans les hôpitaux. Cependant, elles semblent peu efficaces. Sont aussi en cause des lacunes dans l’éducation à la déontologie professionnelle au sein des Facultés de médecine.
Suite à cette série d’affaires, les organismes compétents ont mené des campagnes de contrôles dans les établissements privés et découvert nombre de violations de la réglementation. Mais le pays ne dispose que de 290 inspecteurs dans le secteur médico-pharmaceutique, d’où l’impossibilité de tout contrôler.
De grandes réalisations enregistrées
Aussi le secteur de la santé doit-il mettre l’accent sur les activités de surveillance. En cas d’infractions aux règles en vigueur, les sanctions devront être exemplaires et surtout dissuasives. Pour le secteur de la santé privé, il faut élaborer un mécanisme de coordination dans les contrôles entre les établissements sanitaires des districts, des communes afin de remédier au manque d’inspecteurs.
Des victimes de l’affaire de falsification d’analyses médicales à l’hôpital de Hoai Duc (Hanoi). Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
À côté de ces quelques affaires qui ont secoué l’opinion publique, le secteur de la santé a connu l’année dernière de grandes réalisations. La qualité des services s’est améliorée grâce au projet pilote d’hôpitaux satellites du ministère de la Santé. L’objectif de ceux-ci est de diminuer la surcharge au sein des hôpitaux centraux, d’améliorer la qualité des services dans les établissements locaux, de favoriser les transferts de technologies et la formation des cadres. Actuellement, 45 hôpitaux satellites ont été créés dans 36 provinces et villes. Ils ont reçu de nombreuses hautes technologies, transférées par des hôpitaux centraux. La Polyclinique de Thanh Hoa (Centre) en est un exemple. Elle a ainsi pu réussir des opérations cardio-vasculaires.
En outre, le ministère de la Santé a publié un ensemble de critères pour évaluer la qualité des hôpitaux. En 2013, la surcharge dans certains établissements s’est nettement améliorée grâce à la mise en service de 1.350 nouveaux lits.
En décembre 2013, le ministère a mis en chantier le nouvel Hôpital des maladies tropicales de Hanoi, de 500 lits.
Notamment, les activités de santé généraliste ont été améliorées, avec l’accent mis sur le renforcement des capacités des établissements communaux... Lors des derniers jours de l’année 2013, des colloques ont été organisés afin de recueillir les idées pour perfectionner le projet de consolidation du réseau de dispensaires, avant de la soumettre au gouvernement. Une fois approuvé, ce projet contribuera à changer la physionomie de ce réseau et à réduire la surcharge dans les hôpitaux des villes.
Début 2013, le ministère de la Santé a lancé le projet d’envoi de jeunes médecins dans les régions montagneuses ou en situation difficile. En même temps, il a déployé le projet de cabinets de médecins généralistes avec l’objectif d’en créer 80 d’ici à 2015.
«En 2013, le ministère de la Santé a fait de gros efforts. Malheureusement, ces affaires ont noirci son bilan», a déclaré la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên. «En 2014, le ministère va mettre l’accent sur la déontologie professionnelle, renforcera les activités de communication ainsi que traitera sévèrement toute affaire du même genre», a-t-elle assuré.
Huong Linh/CVN