SEA Games 27 : le karaté vietnamien peut-il tenir son rang ?

Karaté est synonyme de nombreuses médailles pour le Vietnam aux SEA Games. Pour la 27e édition au Myanmar, la sélection nationale pourra-t-elle faire aussi bien qu’à son habitude, à savoir un Top 3 ? Rien n’est moins sûr, la faute à des forfaits préjudiciables.

La reine des katas (démonstration) Vu Thi Nguyêt Anh revient sur l’arène des SEA Games après une longue période de convalescence après sa grave blessure.
Photo : Quang Nhut/VNA/CVN

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre : Lê Bich Phuong, la karatéka prodige de la sélection nationale sera absente pour les SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) 27 en décembre prochain au Myanmar, en raison d’une double blessure ligamentaire aux genoux qui risque fort de la tenir éloignée des tatamis de longs mois... Il faut savoir que Lê Bich Phuong est l’égérie de la sélection vietnamienne de karaté, elle qui a remporté la seule médaille d’or du pays aux ASIAD (Jeux sportifs asiatiques) 16 à Guangzhou (Chine). Elle est aussi la seule karatéka vietnamienne à avoir raflé l’or en individuel aux SEA Games 26, en Indonésie. Son absence risque de peser lourd sur la balance, car en plus de sa capacité à briller en individuel, elle est un pilier de la sélection féminine par équipes.

La championne des SEA Games en titre par équipe Thach Thi Trang ne sera pas non plus du voyage, trop occupée par ses études à l’École supérieure de l’éducation physique et des sports de Hô Chi Minh-Ville.

Les «mamies» font de la résistance

Pour combler ce grand vide laissé par ces deux forfaits de taille, la sélection salue le retour de la «vieille garde». En premier lieu Vu Thi Nguyêt Anh, surnommée la reine des katas (démonstration) qui revient d’une longue période de convalescence après sa grave blessure, puis Nguyên Hoàng Ngân. Deux références depuis de nombreuses années au niveau international.

Il est à rappeler qu’il y a un an, Nguyêt Anh se faisait opérer d’une rupture ligamentaire au genou gauche. Elle est parvenue à retrouver le chemin des tatamis à force de courage et de détermination. Si aujourd’hui, de son propre aveu, elle n’est pas encore à 100% de ses capacités, son niveau reste suffisant pour espérer faire bonne figure lors de la prochaine grande échéance sportive régionale. Les amateurs de la discipline n’ont pas oublié pas qu’il y a deux ans, blessée, elle avait remporté la médaille d’or par équipes chez les dames.

La karatéka Nguyên Hoàng Ngân.
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN

L’histoire est un peu la même pour Nguyên Hoàng Ngân. Cette Hanoïenne n’avait pas d’adversaire à sa mesure en Asie du Sud-Est (double médaillée d’or aux SEA Games en deux éditions) et était l’une des grandes figures du karaté mondial (double championne du monde, multiple championne d’Asie) jusqu’à ce qu’une grave blessure l’arrête en pleine gloire en octobre 2010. Les médecins la disaient même perdue pour le haut niveau... Mais on ne naît pas championne par hasard, et elle a su revenir après deux longues années de rééducation et une volonté sans faille, soutenue par sa fédération. Un retour remarqué puisqu’elle a remporté la médaille d’or en kata aux Championnats de Hanau (en Allemagne) élargis en 2012 et une autre aux Championnats élargis de République de Corée. Ces résultats devraient lui donner un bon capital confiance avant d’entrer en scène aux SEA Games 27, puis aux ASIAD 14 en République de Corée début 2014.

Top 3, un objectif réaliste ?

Au Myanmar, 17 ensembles de médailles seront attribués pour le karaté, dont quatre pour le kata et le reste pour le Kumite (combat). La liste des sportifs engagés est en principe bouclée.

Selon Vu Son Hà, chef de la discipline karaté du Département de l’éducation physique et des sports, outre Nguyêt Anh, Hoàng Ngân et Nguyên Minh Phung (médaillé d’or par équipes masculines aux SEA Games 25 chez les moins de 75 kg), les karatékas en lice cette année au Myanmar sont très jeunes. En général, le niveau des femmes-karatékas en kumite est assez bon et homogène. Mais la partie ne sera pas facile, loin de là. Depuis quelques années, certains pays de la région investissent massivement dans le karaté, avec pour effet d’avoir sensiblement haussé leur niveau global. C’est le cas notamment de la Malaisie, de l’Indonésie et du pays organisateur, le Myanmar, dont il faudra particulièrement se méfier.

Au Vietnam, la préparation en vue des SEA Games 27 a débuté dès le début de l’année : la sélection nationale a été convoquée au Centre national d’entraînement sportif N°1 à Hanoi, où les karatékas ont enchaîné séances d’entraînement et compétitions, surtout à l’étranger pour réellement mesurer le travail accompli et les progrès encore à faire. Et le bilan est plutôt satisfaisant, puisqu’aux championnats de Corée de Sud élargis, le Vietnam a remporté trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze. Plus récemment, aux Philippinnes, Bùi Nhu My a récolté l’or chez les moins de 84 kg.

Ces performances suffiront-elles à faire oublier les deux absences de marque que représentent Thach Thi Trang et surtout Lê Bich Phuong ? La sélection nationale de karaté, certes affaiblie mais déterminée, sera-t-elle un acteur majeur dans l’objectif du Vietnam de figurer dans le Top 3 du classement par nations final à l’issue des SEA Games 27 ? Réponse en décembre au Myanmar.

Diêu An/CVN

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