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| Nguyên Thi Lê Kim. |
«Le taekwondo a beau être un sport de combat d’origine coréenne, il est très populaire au Vietnam. Je suis tombée dedans quand j’étais petite, le +poomsae+ notamment (démonstration codifiée sans adversaire - Ndlr), avec ses mouvements à la fois tranchants et exécutés avec une grande souplesse», confie Nguyên Thi Lê Kim, 20 ans, la benjamine du groupe de taekwondoïstes surnommé «le trio de choc». Cette figure du sport vietnamien au caractère bien trempé montre depuis son enfance des aptitudes exceptionnelles pour cette discipline. Ce n’est pas pour rien si elle est surnommée affectueusement le «Porte-bonheur de la sélection nationale».
«Drôles de dames»
«J’ai découvert le taekwondo +poomsae+ à l’âge de neuf ans», explique Lê Kim. C’était en 2001, lors de ses vacances d’été passées dans son village natal, dans la province de Binh Thuân (Centre). La fillette, un peu maigrichonne à cette époque, a suivi son cousin au club de taekwondo local, et s’est retrouvée littéralement ensorcelée par les enchaînements tout en rythme et en souplesse de cet art martial. De retour en ville, elle a tellement insisté que ses parents, las, l’ont finalement inscrite à un club. Son aptitude en poomsae n’a pas tardé à être mise en lumière : «Mon maître Nguyên Viêt Hùng m’a accordée une formation particulière, avant de me permettre de +me frotter+ à la compétition lors de tournois locaux réservés à ma classe d’âge».
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| Châu Tuyêt Vân |
L’année 2010 marque un tournant important dans la vie professionnelle de cette teakwondoïste amatrice. Choisie pour faire partie de la sélection de la province de Binh Thuân dans le cadre des championnats nationaux, Lê Kim prend alors part aux tournois individuel et par équipes. Le résultat va bien au-delà des espérances, avec deux médailles d’argent pour sa première participation !
Des résultats qui ne laissent pas indifférent le grand entraîneur Nguyên Huy Thanh et qui lui valent une convocation au sein de la sélection nationale pour les Championnats du monde de tækwondo poomsae à Tachkent, en Ouzbékistan. Elle n’a alors que 18 ans.
En sélection, Lê Kim, Thu Ngân et Tuyêt Vân forment un «joli trio», selon le terme de leurs co-équipiers. Si Lê Kim est la benjamine, Nguyên Thi Thu Ngân, 26 ans et sportive militaire (grade de lieutenant), est l’aînée. Diplômée de l’Université de l’éducation physique et des sports en 2009, Thu Ngân s’est engagée au Centre de l’éducation physique et des sports N°2 des forces armées. Et c’est en 2010 qu’elle a été convoquée en sélection nationale.
Une année 2012 presque parfaite
À 22 ans, la cadette Tuyêt Vân se distingue par son joli minois à la blancheur éclatante et une allure qui, à son passage, ne laisse pas de marbre. À l’instar de Lê Kim, elle pratique les arts martiaux depuis son enfance, et fait preuve d’une souplesse et d’une endurance hors pair. Tuyêt Vân est la première à avoir été appelée en sélection nationale. C’était pour les SEA Games 2009, au Laos.
«Les débuts en sélection n’ont pas été simples. Désignée pour former une équipe avec Thu Ngân et Tuyêt Vân, qui toutes les deux étaient beaucoup plus expérimentées que moi, j’avoue que j’ai souffert un peu de la comparaison... Mais cela m’a incité à mettre les bouchées doubles à l’entraînement. Quelques mois après, nous avons fini par former une équipe parfaitement complémentaire», confie Lê Kim.
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| Nguyên Thi Thu Ngân. |
La bonne entente et les efforts des trois jeunes taekwondoïstes se traduisent rapidement en termes de résultats. En Ouzbékistan, elles sont championnes du monde par équipes de poomsae. Une première dans l’histoire du pays. Elles récidivent lors de l’édition suivante en 2011, en Russie, en remportant la finale devant l’Espagne et la Turquie. Mieux, Lê Kim devient vice-championne du monde en individuel, écrivant une ligne de plus du livre d’or du sport national.
L’année 2012 s’inscrit dans la même veine. En quatre compétitions internationales, elles font résonner trois fois l’hymne vietnamien sur le podium, même si leur deuxième place aux championnats du monde en Colombie sonne comme une petite déception.
«La victoire est le résultat d’un long processus d’entraînement, intense et exigeant. La moindre négligence peut suffire à vous mettre en échec. Une leçon précieuse que m’a apprise mon premier maître, Nguyên Viêt Hùng», confie la benjamine Lê Kim.
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| De gauche à droite : Lê Kim, Tuyêt Vân et Thu Ngân. |
Il est amusant de constater que notre «trio de choc» est inséparable, même en dehors des tatamis. Toutes sont étudiantes en 3e année à l’Université de Tôn Duc Thang, à Hô Chi Minh-Ville. Lê Kim et Tuyêt Vân suivent des cours d’hôtellerie et de restauration ; et Thu Ngân, de comptabilité. «Un esprit sain dans un corps sain», une citation qui ne leur sied on ne peut mieux.
Palmarès du «trio de choc»
- Médaille d’or aux Championnats du monde de
taekwondo poomsae 2010, en Ouzbékistan.
- Médaille d’or aux Championnats du monde de
taekwondo poomsae de 2011, en Russie.
- Médaille d’argent aux SEA Games (Jeux sportifs
d’Asie du Sud-Est) 2011, en Indonésie.
-Médaille d’or aux Championnats d’Asie de
taekwondo poomsae 2012, à Hô Chi Minh-Ville, au Vietnam.
- Médaille d’or aux Championnats d’Asie universitaires
de taekwondo poomsae 2012, en Malaisie.
- Médaille d’or aux Championnats d’Asie militaires
2012, à Hô Chi Minh-Ville.
- Médaille d’argent aux Championnats du monde de
taekwondo poomsae 2012, en Colombie.
Nghia Dàn/CVN