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Scandale en République de Corée : l'héritier présomptif de Samsung "suspect"

L'héritier présomptif de Samsung, Lee Jae-yong, vice-président du groupe et petit-fils du fondateur, est officiellement considéré comme un "suspect" dans le scandale de corruption qui a entraîné la destitution de la présidente sud-coréenne, ont annoncé mercredi 11 janvier les enquêteurs.

>>Corruption en Corée du Sud : la présidente a eu un rôle de collusion

Lee Jae-yong (gauche) répond aux questions lors d'une audition dans le cadre d'une enquête parlementaire sur un scandale de corruption impliquant la présidente sud-coréenne, le 6 décembre 2016 à Séoul.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous avons décidé d'interroger M. Lee demain (...) en qualité de suspect", a déclaré aux journalistes Lee Kyu-chul, porte-parole de l'équipe d'enquêteurs indépendants qui travaille sur l'affaire sur un scandale de corruption impliquant la présidente sud-coréenne, précisant que celle-ci "se réservait la possibilité" de l'arrêter.

Cette affaire de corruption qui a provoqué une crise politique majeure en République de Corée porte fondamentalement sur l'influence dont a joui une amie de 40 ans de la présidente Park Geun-hye.

Choi Soon-sil est actuellement jugée pour avoir profité de ses relations avec Mme Park pour soutirer des sommes astronomiques aux grands conglomérats sud-coréens, qui ont versé des millions de dollars à des fondations privées créées par cette confidente de l'ombre.
Dans une des ramifications de cette affaire à tiroirs, Samsung est soupçonné d'avoir soudoyé Mme Choi pour obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015. Cette opération avait été perçue comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir sans histoire au sommet du groupe, au profit de Lee Jae-yong.
Cheil Industries, la holding de fait du groupe, avait racheté C&T, filiale de Samsung présente dans le commerce et la construction.
Mais des actionnaires de C&T s'étaient opposés avec force à cette fusion, sous la houlette du fonds spéculatif américain Elliott, pour qui l'opération sous-estimait la valeur de la compagnie, lésant ses actionnaires.
Samsung est par ailleurs soupçonné d'avoir versé des millions d'euros pour payer la formation équestre en Europe de la fille de Mme Choi.
Depuis plusieurs semaines, les enquêteurs ont interrogé à plusieurs reprises les dirigeants de Samsung, et effectué des perquisitions dans les locaux du groupe.
Les médias sud-coréens avaient annoncé que les enquêteurs comptaient entendre ce mois-ci Lee Jae-yong pour savoir s'il a ou non donné pour instruction aux dirigeants de Samsung Electronics - dont il est le vice-président - d'effectuer des versements aux fondations de Mme Choi, pour s'assurer du soutien gouvernemental à la fusion controversée.
M. Lee a récemment affirmé à une commission d'enquête parlementaire qu'il n'avait été au courant d'aucun transfert. Mais son malaise et ses réponses toutes faites lors de cette audition publique avaient suscité l'agacement des élus, et les railleries du public.
Premier conglomérat du pays, Samsung est celui qui s'est montré le plus généreux en donnant aux fondations de Mme Choi 20 milliards de wons (17 millions de dollars), suivi par Hyundai, SK, LG et Lotte.
Le Parlement a voté début décembre la destitution de Mme Park, soupçonnée de collusion avec Mme Choi. La Cour constitutionnelle doit encore entériner ou non ce spectaculaire limogeage.

AFP/VNA/CVN

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