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Un visiteur regarde des écrans de télévision de Samsung Electronics à Séoul, le 27 octobre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Outre la débâcle du Galaxy Note 7, le mastodonte sud-coréen doit aussi gérer une autre crise, celle de son implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de la présidente Park Geun-Hye.
Samsung Electronics, navire amiral du conglomérat géant, a publié un résultat opérationnel de 9.220 milliards de wons (7,4 milliards d'euros), entre octobre et décembre, en hausse de 50,2% sur un an.
Ces résultats "ont été portés par le secteur des composants, en particulier les puces mémoire et le segment des écrans", explique le groupe dans un communiqué.
Le renforcement du dollar lui a également été favorable.
Le chiffre d'affaires du premier fabricant mondial de smartphones est ressorti à 53.300 milliards de wons (42,6 milliards d'euros), quasiment inchangé par rapport à la même période de l'année précédente.
Sur l'ensemble de l'année écoulée, Samsung a "réalisé une performance solide malgré l'arrêt de la production du Note 7 au deuxième semestre", dit le groupe, sa seule référence au fiasco.
Sur 2016, le bénéfice d'exploitation a progressé de 10,7% sur un an à 29.200 milliards de wons (23,34 milliards euros), bien que le chiffre d'affaires n'ait progressé que de 0,6% à 201.900 milliards de wons (161,4 milliards euros).
Les analystes s'attendent à ce que la tendance se poursuive en 2017.
Problèmes de batteries
"Nous nous attendons à ce que Samsung engrange des bénéfices records cette année grâce à la hausse du prix des puces", a dit Greg Roh, analyste chez HMC Investment Securities.
Des visiteurs essaient le Samsung Galaxy S7 et le S7 Edge à Séoul, le 27 octobre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parallèlement, Samsung a annoncé le rachat de ses propres actions pour 9.300 milliards de wons.
Le premier conglomérat sud-coréen avait été contraint en septembre d'ordonner le rappel planétaire du Note 7 pour cause de batteries explosives. Quand les appareils de remplacement ont eux aussi commencé à s'enflammer, Samsung a décidé d'arrêter les frais.
Au total, 3,1 millions d'appareils ont été rappelés alors que le Note 7 était censé concurrencer la dernière mouture de l'iPhone du grand rival américain de Samsung, Apple.
Cette débâcle commerciale a coûté à Samsung des milliards d'euros, entre le manque à gagner et l'impact -plus difficile à estimer- sur son image.
Le géant sud-coréen vient d'annoncer après plusieurs enquêtes que des défauts de batteries produites par deux fournisseurs différents étaient bien à l'origine des déboires du Note 7.
Son prochain modèle, le Galaxy S8, devait être dévoilé en février au Mobile World Congress de Barcelone. Mais son lancement a été reporté afin de permettre davantage de tests.
Le groupe a annoncé la mise en place de mesures complexes de vérification pour éviter une répétition de tels désastres mais certains analystes restent sceptiques.
Pour Jan Dawson, analyste chez Jackdaw Research, les conclusions des enquêtes, internes et indépendantes, font penser que Samsung n'a pas suffisamment testé son produit en voulant se précipiter sur le marché pour des raisons de compétitivité, au détriment du contrôle qualité.
"J'ai confiance dans le fait que Samsung va mettre en œuvre d'importants changements dans ses processus à l'avenir mais je doute plus que la culture qui a débouché sur ces problèmes change dans les mêmes proportions", a-t-il dit.
Samsung traverse une des pires séquences de son histoire. L'héritier du groupe, Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics, a été entendu pendant 22 heures par des enquêteurs qui le soupçonnent de corruption et d'abus de biens sociaux dans le scandale impliquant la présidente sud-coréenne. Il a toutefois échappé à l'arrestation réclamée par les enquêteurs.