Saint-Valentin : l'important c'est la rose, de préférence équitable

De plus en plus d'amoureux choisissent d'offrir pour la Saint-Valentin des roses "équitables" qui garantissent des conditions sociales et environnementales décentes aux cueilleurs des pays du Sud où elles sont cultivées.

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Une employée conditionne des roses pour la Saint-Valentin, à Tabio, département du Cundinamarca, en Colombie, le 1er février.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous observons une grosse progression des ventes depuis 2015 où 8 millions de tiges de roses équitables avaient été vendues en France : en 2016, ce chiffre a gonflé à 22,7 millions", se réjouit Nicolas Dutois, responsable de la filière fleurs pour le label de commerce équitable Max Havelaar.

Une paille parmi les près de 600 millions de roses vendues en France chaque année, mais un espoir pour les travailleurs du Sud, car la "rose équitable commence à se faire une place dans le secteur", estime le responsable.

Les cinq principaux pays producteurs de roses concernés par cette filière sont le Kenya, l'Ethiopie, la Tanzanie, l'Equateur et la Colombie.

Dans les quatre premiers, ainsi qu'au Zimbabwe, en Ouganda, au Sri Lanka et au Costa Rica, Max Havelaar a certifié équitables 63 exploitations horticoles, qui produisent à 90% des roses.

À la différence du commerce équitable de café ou du cacao, basé sur le soutien à de petits producteurs indépendants, les roses sont cultivées dans de vastes fermes horticoles employant des centaines de salariés.

Et l'enjeu de la Saint-Valentin est d'autant plus crucial que le 14 février constitue un "pic mondial de la demande" pour la rose rouge, dont les prix peuvent être multipliés par dix, explique un fleuriste parisien.

Pic mondial pour les roses rouges

"Elles sont cultivées dans des fermes employant entre 500 et 1.000 travailleurs", explique M. Dutois, pour traiter, récolter, emballer, ou expédier aux quatre coins du monde les précieuses fleurs de la passion.

Des travailleurs dans la ferme Maridaidi de Naivasha (Kenya), préparent des roses qui vont être exportées en Europe pour la Saint-Valentin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Du coup, au lieu de se battre sur le prix de vente et un revenu garanti aux producteurs, les labels exigent surtout un accès à la protection sociale, des congés maternité dans un secteur qui emploie majoritairement des femmes, des salaires liés soit au minimum légal national, soit à une convention collective, ainsi que la liberté d'association pour pouvoir négocier collectivement les salaires et conditions de travail.

Les normes environnementales et de santé aussi sont examinées : "Nous exigeons que les travailleurs soient protégés lorsqu'ils appliquent des produits phytosanitaires de protection des plantes et qu'ils bénéficient d'un suivi médical", ajoute le responsable de Max Havelaar, dont le cahier des charges comprend aussi une optimisation de la consommation d'eau, via le recyclage.

En France, les enseignes qui se sont engagées sur la rose équitable sont Aquarelle.Com, Système U, ainsi que de nombreux fleuristes indépendants. Plusieurs opérations ponctuelles ont été menées chez Leclerc, Carrefour ou Intermarché, indique Max Havelaar. Des doutes persistent cependant.

Dans son magasin "Au comptoir des fleurs" dans le 2e arrondissement de Paris, Elenio Gabbanelli qui emballe ses bouquets dans du papier recyclé et les livre en voiture, en vélo ou à pied, dit "ne pas croire" aux engagements environnementaux pris par les filières équitables qu'il estime "opaques".

"Pour ma part, toutes mes roses viennent de Hollande, car elles sont produites plus près et ont moins à voyager, et je fais très attention à ce qu'elles soient bien produites en Hollande, et non pas en transit, venant de pays lointains comme le Kenya", souligne le fleuriste en réalisant un magnifique bouquet de grosses roses rouges piqué de minuscules roses thé.

Son argument est réfuté par Max Havelaar qui estime que le bilan carbone d'une rose du Kenya est "six fois moindre" que celui d'une fleur de Hollande, "car dans ces pays-là, on n'a pas besoin de serres chauffées, ni éclairées", selon M. Dutois. "Je les paye plus cher, mais je préfère faire confiance aux normes européennes pour la certification des fleurs" répond le fleuriste écolo.

Affichée au fond de son magasin, la courbe annuelle de ses ventes de roses montre un pic de la passion pour la rose rouge, qui culmine.. le 14 février.

AFP/VNA/CVN

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