>>Un logiciel de surveillance cible les mobiles Android
>>L’Indonésie muscle sa cybersécurité pour contrer l’extrémisme
L'application de messagerie Telegram sur un smartphone. Faille sécurité découverte dans la messagerie russe qui a permis de voler à des usagers des messages cryptés. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon Kaspersky, la vulnérabilité - à laquelle Telegram a remédié après avoir été alerté par ses soins - semble avoir surtout servi aux pirates pour introduire dans des ordinateurs des programmes minant clandestinement des crypto-monnaies comme Monero ou Zcash.
Mais les chercheurs de Kaspersky ont aussi découvert qu'elle avait été utilisée pour prendre le contrôle d'ordinateurs ou pour voler des dossiers contenant des messages cryptés de l'utilisateur.
"Nous ne comprenons pas pourquoi" les pirates ont dérobé ces dossiers de messages cryptés "puisqu'il n'est pas possible de décrypter" les messages, a indiqué Vyacheslav Zakorzhevsky, un chercheur de Kaspersky.
"Nous sommes toujours en train d'enquêter, pour l'instant, ce n'est pas clair", a-t-il ajouté.
Au total, "plusieurs milliers d'ordinateurs, peut-être 10.000" ont été attaqués dans des pays de la zone russophone (Russie, Belarus, Ukraine...), selon M. Zakorzhevsky.
Les utilisateurs étaient piégés par la réception d'un fichier semblant être une photo, alors qu'il contenait en réalité un programme malveillant.
"Telegram est plutôt une plateforme sûre", a estimé M. Zakorzhevsky. "Mais cet exemple montre qu'il est possible d'y trouver des vulnérabilités. Peut-être qu'à l'avenir nous en trouverons plus".
La messagerie Telegram, créée en 2013 par les frères Durov, est avant tout connue pour sa capacité à protéger et anonymiser les échanges.
Organisation à but non lucrative, Telegram est basée sur des logiciels en +open source+, c'est-à-dire libres de droits et accessibles à tous afin d'en améliorer le programme, et rejette tout type de contrôle sur son fonctionnement et sa gouvernance.
Telegram est, selon des experts, en train d'organiser une levée de fonds par émission de cryptomonnaie (ICO), qui pourrait lui permettre de récolter jusqu'à 3,8 milliards de dollars, un record en la matière.