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Le directeur général Philippe Petitcolin de Safran sur un des sites du motoriste à Genneviliers dans les Hauts-de-Seine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Face à l'arrêt brutal de leurs revenus", les compagnies aériennes dont la flotte est clouée au sol "ont immédiatement différé leurs opérations de maintenance puis les livraisons de nouveaux avions", a expliqué le directeur général Philippe Petitcolin lors d'une conférence téléphonique. Hors effet de change et de périmètre, la baisse de chiffre d'affaires s'élève à 8,8%.
Avec un fléchissement de l'activité de 1,7%, les deux premiers mois n'ont quasiment pas été affectés par la crise du COVID-19, "bien qu'impactés par la baisse de la production des Leap-1B", les moteurs qui équipent les Boeing 737 MAX, cloués au sol depuis plus d'un an, a-t-il relevé. L'impact s'est en revanche fait durement sentir en mars dans toutes les activités du groupe (propulsion, équipements aéronautiques et aérosystèmes, intérieurs d'avions) avec une chute de 20,4% du chiffre d'affaires.
"Ces tendances se sont amplifiées en avril et la baisse attendue du chiffre d’affaires au deuxième trimestre pourrait être en ligne avec celle observée en avril", ajoute le groupe dans un communiqué. Safran ne s'attend ainsi plus à produire qu'environ 1.000 moteurs Leap, qui équipent tous les B737 MAX et plus de la moitié des Airbus A320, au lieu des 1.400 prévus fin février, a noté M. Petitcolin. Safran avait livré 1.736 Leap en 2019.
Les activités de services pour moteurs civils, importantes sources de revenus pour Safran, ont également souffert de l'immobilisation des flottes aériennes. Le groupe, qui s'attend à une "reprise progressive" avec des "livraisons d'avions durablement en baisse, au-delà de 2020", est en revanche confiant dans son modèle et sa position. Le groupe dit disposer "d'une position de liquidité forte et suffisante pour financer la poursuite de son activité". Safran "vise une génération de trésorerie positive sur l'ensemble de l'exercice", comme elle l'a été "chaque mois du premier trimestre", précise le communiqué.
La trésorerie et équivalents de trésorerie s'élevaient à 3,2 milliards d'euros au 31 mars. Le groupe a par ailleurs signé l'ouverture d'une nouvelle ligne de crédit de 3 milliards, qui avait été annoncée fin mars. Pour faire face à la crise, Safran taille dans les coûts : baisse de 60% des dépenses d'investissement par rapport à 2019, de 30% des dépenses de recherche et développement et de plus de 20% de ses coûts opérationnels.
Une quarantaine de ses 250 sites industriels dans le monde sont actuellement fermés. Sur les 95.000 salariés, 28% des salariés travaillent sur site (21% en France) et 35% sont en activité partielle (45% en France), selon M. Petitcolin.
AFP/VNA/CVN