La S&P estime que le gouvernement grec "aura du mal à faire de nouvelles économies". Photo : AFP/CVN/CVN |
Dans un communiqué, l'agence juge par ailleurs "probable" que la Grèce soit contrainte de demander une nouvelle aide supplémentaire de 7 milliards d'euros à ses bailleurs de fonds.
S&P, qui maintient pour le moment la note du pays à CCC, assure qu'une dégradation est "possible" en raison de la "trajectoire économique du pays qui empire" et des "retards dans l'application du programme de réduction des déficits" exigé par la troïka UE-BCE-FMI en contrepartie de son aide financière.
En mars, la troïka avait lancé un deuxième programme d'aide à la Grèce, d'un montant de 130 milliards d'euros, passant par un effacement notable de la dette grecque détenue par le secteur privé et consenti en échange d'un plan d'économies drastiques. Mais ce programme, qui doit ramener la dette publique grecque en-deçà de 120% du PIB d'ici 2020 contre plus de 160% actuellement, est "sorti des rails", selon de nombreux responsables européens, et a pâti de plusieurs mois d'inertie politique en Grèce.
Le gouvernement grec a annoncé le 7 août qu'il cherchait encore environ 4 milliards d'euros d'économies pour 2013 et 2014, sur les 11,5 milliards d'euros réclamés par les bailleurs de fonds internationaux sur cette période. Alors qu'une mission de la troïka est actuellement à Athènes pour évaluer la situation, S&P estime que le gouvernement grec "aura du mal à faire de nouvelles économies" et remplir ainsi les conditions posées au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide.
"Une dégradation (de la note de la Grèce) est possible si la Grèce échoue à obtenir un nouveau versement" de la part de ses créanciers. Selon un article du Wall Street Journal, le FMI --un des principaux bailleurs de fonds de la Grèce-- fait pression pour que les États de la zone euro acceptent de subir des pertes sur les obligations grecques qu'ils détiennent et que, de son côté, Athènes ramène sa dette publique autour de 100% du PIB.
Jusqu'ici, seul le secteur privé (banques, assurances etc.) a accepté de subir d'importantes pertes sur la dette grecque. La Commission européenne a affirmé le 7 août qu'elle ne comptait pas modifier l'objectif "ambitieux" d'une dette publique grecque à 120% du PIB en 2020. Interrogée sur un possible retrait du FMI de la Grèce, sa directrice générale Christine Lagarde, a récemment affirmé que le Fonds ne quittait "jamais" la table des négociations.
AFP/VNA/CVN