Boeing a tiré son épingle du jeu in extremis face à Airbus à Farnborough

L'américain Boeing, soucieux de redevenir le premier constructeur mondial, a engrangé au salon aéronautique de Farnborough plus du double de commandes et engagements par rapport à son concurrent Airbus, grâce à une méga-commande de 150 avions signée in extremis avec United Airlines.

Logo de l'américain Boeing à Chicago, États-Unis.

La première compagnie aérienne américaine, United Continental, maison mère de United Airlines, a commandé le 12 juillet 150 avions monocouloirs Boeing 737, le modèle le plus vendu du constructeur américain, pour 14,7 milliards de dollars. Au total, Boeing a vendu 396 avions en une semaine pour plus de 37 milliards de dollars.

Le contrat avec United Airlines, attendu depuis plusieurs mois, a été emporté de haute lutte face à Airbus, reconnaît-on chez l'avionneur européen.

Depuis le début du salon le 9 juillet, Boeing a notamment reçu 175 commandes fermes pour son 737 MAX, une version remotorisée qui sortira en 2017, soit deux ans après son rival l'A320 Neo. L'Américain commence ainsi à réduire l'écart avec l'A320 Neo, qui a recueilli 1.439 commandes fermes.

Mais toutes les spécificités du 737 MAX n'ont pas encore été arrêtées et les discussions pour répondre aux demandes des clients continuent, selon Jeff Knitell, directeur de l'activité de leasing de la société américaine CIT. Ce qui explique que le carnet de commandes de Boeing ne tourne pas encore à plein régime.

Alors que les journées professionnelles du salon s'achèvent, le directeur commercial d'Airbus John Leahy déclarait le 12 juillet après l'annonce coup sur coup de quatre commandes : "Nous sommes satisfaits du bilan de ce salon aéronautique". Et il a promis d'autres contrats "peut-être dans quelques semaines". Au total, les transactions du constructeur européen ont porté sur 115 avions des familles moyen-courrier A320, long-courrier A330 et futur long-courrier A350, émanant en grande majorité de sociétés de location d'avions. Sur les 16,9 milliards de dollars au prix catalogue, 11,1 milliards concernent des commandes fermes de 54 appareils.

Les performances d'Airbus ont été un peu ternies par l'annonce d'un retard possible sur la livraison du futur long-courrier A350, et l'absence de commandes pour l'A380. John Leahy compte vendre trente exemplaires de ce super jumbo cette année, mais n'a annoncé jusqu'à présent que quatre commandes. "Le marché s'est un peu ralenti mais notre objectif reste inchangé et je pense que nous avons de bonnes chances de l'atteindre", a-t-il dit.

Le Pdg d'Airbus, Fabrice Brégier, a martelé que le programme A350 devait avancer pas à pas, sans précipitation, et qu'il ne voulait pas renouveler les erreurs du passé, comme lors du développement de l'A380, qui a accusé plus de trois ans de retard.

Il a notamment expliqué qu'Airbus travaillait en étroite collaboration avec les sous-traitants. Il a en outre estimé que le programme était sous contrôle et les difficultés rencontrées "connues". Mais, comme il l'avait déclaré le 9 juillet, il n'a pas exclu que la date de livraison à la fin du premier semestre 2014 soit dépassée. "Nous n'allons pas dire que nous nous accrochons à l'échéance", a-t-il dit. "Je n'exclurai jamais une légère adaptation du programme. Si nous devons l'adapter, nous le ferons savoir immédiatement".

AFP/VNA/CVN

 

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