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Des cheminots participent à une grève à Londres, le 12 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La valeur en termes réels des salaires continue de baisser, avec les prix qui montent toujours plus vite que les revenus", a indiqué sur Twitter Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l'ONS, après la publication des données du marché du travail britannique pour les trois mois achevés fin novembre.
Les salaires ont ainsi progressé, sur le papier, de 6,4% sur la période, mais l'inflation qui frôle 11% dans le pays signifie que la valeur des revenus a en réalité reculé de 2,6% sur un an, selon les données publiées par l'ONS.
À la veille de la publication du chiffre de l'inflation pour décembre, cette baisse de pouvoir d'achat, qui touche encore plus sévèrement les salariés du secteur public, "compte parmi les chutes les plus rapides" depuis 2001, c'est-à-dire depuis que ces statistiques existent, a précisé M. Morgan.
Conséquence, les grèves pour les salaires s'enchaînent depuis des mois dans le pays, touchant tous les secteurs. Après les cheminots, les infirmières, les ambulanciers ou encore les agents publics, les enseignants ont annoncé lundi se mettre en grève à leur tour.
Il y a eu en novembre "467.000 jours de travail perdus en raison de conflits du travail", affectant surtout les secteurs du transport, des communications et de l'éducation, et il s'agit du niveau "le plus élevé depuis novembre 2011", relève l'ONS mardi 17 janvier.
L'institut avait aussi relevé le mois dernier un retour de jeunes retraités sur le marché du travail, poussés par la crise du coût de la vie, un retour salué mardi dans un communiqué par la CBI, principale organisation patronale du pays.
"C'est une bonne nouvelle", mais "de nombreuses entreprises ont encore du mal à recruter", a nuancé l'organisation, dans un marché du travail tendu depuis la pandémie de COVID-19, avec un nombre d'emplois non pourvus qui reste à un niveau très élevé.
"Le marché du travail britannique reste résilient avec un nombre record" de personnes en emploi, mais face au pouvoir d'achat qui baisse, "nous devons poursuivre notre plan de réduire l'inflation de moitié cette année", a fait valoir le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt, dans un communiqué.
Le gouvernement plafonne notamment les factures d'énergie cet hiver, alors que les hausses des prix de l'électricité et du gaz contribuent à doper l'envolée des prix.
AFP/VNA/CVN