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Un piquet de grève devant la gare d'Euston à Londres, le 6 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La première chose que nous devons faire est de commencer à discuter correctement, et c'est pour cela que lundi est si important et que nous voulons avoir ces discussions", a déclaré le Premier ministre Rishi Sunak sur la BBC dimanche 8 janvier, interrogé sur la volonté du gouvernement de répondre aux revendications des syndicats.
L'urgence de la crise est palpable, alors que les cheminots poursuivent avec détermination leur mouvement social, après plusieurs grèves durant l'été, à l'automne, avant Noël et la semaine dernière.
On connaîtra aussi cette semaine le résultat des votes dans les rangs de syndicats d'enseignants sur de futures grèves dans les établissements publics.
La situation est particulièrement critique dans la santé, où les infirmières seront en grève deux jours en janvier, après avoir déjà débrayé en décembre, une première depuis plus de cent ans.
Le système de santé public, le NHS, est à bout de souffle après des années de sous-financement et la pandémie de COVID-19, avec des patients qui attendent des ambulances pendant des heures ou d'être pris en charge aux urgences des hôpitaux.
Médecins et gestionnaires des hôpitaux réclament des mesures immédiates, et le gouvernement a organisé une réunion d'urgence samedi, à l'issue de laquelle le Premier ministre a plaidé pour une approche "audacieuse et radicale".
Le système "n'est pas juste à genou, il est à terre", a assené dimanche sur la chaîne de télévision Sky News le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, qui promet un plan à dix ans s'il devient Premier ministre à l'issue des prochaines élections législatives prévues d'ici au plus tard deux ans.
"Une touche d'optimisme"
Dans l'immédiat, les infirmières réclament une augmentation de salaire conséquente pour l'année en cours, que l'exécutif a jusqu'ici jugé "inabordable" pour les finances publiques.
"Le gouvernement a toujours dit qu'il était heureux d'avoir une discussion sur les salaires qui soit responsable et abordable pour le pays", a de nouveau insisté Rishi Sunak dimanche 8 janvier.
Les discussions de lundi doivent en effet concerner les revalorisations de salaires dans la fonction publique pour l'année fiscale à venir (2023-2024).
L'annonce de ces discussions suscite "une touche d'optimisme" sur la volonté du gouvernement de mettre fin au conflit, a affirmé dimanche Pat Cullen, la secrétaire générale du Royal College of Nursing (RCN), principal syndicat des infirmières.
Interrogée sur la BBC, elle a toutefois prévenu que le refus du gouvernement de discuter sur les salaires de cette année "ne va pas empêcher la grève prévue dans dix jours".
Ces discussions se tiennent au moment où le gouvernement a annoncé préparer une loi pour instaurer un service minimum dans le secteur public pour réduire l'impact des grèves, déclenchant l'ire des syndicats.
Plusieurs d'entre eux, comme le puissant syndicat des transports RMT, ont prévu de se réunir cette semaine sous l'égide du Trade Union Congress (TUC) qui fédère une quarantaine de syndicats tous secteurs confondus, faisant craindre à certains la perspective d'une grève générale qui serait la première depuis 1926.
AFP/VNA/CVN